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Venezuela: Installation de la nouvelle Assemblée Nationale
traduction Françoise Lopez
Caracas, 05 janvier AVN.- Ce mardi, au Palais Législatif Fédéral à Caracas, l'Assemblée Nationale s'est installée pour la période législative 2016-2021.
L'acte d'installation, qui a débuté à 11H40 passées du matin était à la charge du député du Parti Socialiste Uni du Venezuela (Psuv), Héctor Agüero, qui, comme l'établit le règlement intérieur et des débats, agissait en tant que directeur de la commission d'installation car c'est le doyen de l'assemblée, et de Víctor Clark, qui exerçait les fonctions de secrétaire de séance.
Une commission, composée par les députés Piero Maroun, Jorge Millán, Pedro Carreño et Francisco Torrealba, a contrôlé les accréditations des 167 parlementaires élus le 6 décembre 2015 pour légiférer pendant les 5 prochaines années.
Après ce contrôle, Carreño a informé sur le contrôle des accréditations de 163 députés et a rappelé que les 4 restant (3 pour l'état d'Amazonas et 1 indigène) ne pouvaient pas prêter serment par décision du Tribunal Suprême de Justice (TSJ) qui a déclaré recevable la contestation et a suspendu préventivement les effets des élections législatives à Amazonas.
La direction du "changement"
Ensuite, les rangs de la droite ont présenté ses candidats à la direction de Assemblée Nationale.
Sur ce point, ce qu'on appelle le "changement" qui a été l'emblème de la campagne de la droite à l' Assemblée s'est atténué quand Omar Barboza, qui fut gouverneur de Zulia en 1985 et élu député en 1993, proposa comme président du Parlement Henry Ramos Allup, dirigeant d'ADECO et 6 fois député sous la quatrième République.
Barboza a aussi proposé pour la première vice-présidence le député d'Un Nouveau Temps (UNT) Enrique Márquez et pour la seconde vice-présidence le député de ce qu'on appelle le Mouvement Progressiste du Venezuela, Simón Calzadilla.
"Nous voulons indiquer clairement que quand nous parlons de changement politique, nous ne parlons pas de changement de noms ou de visages. nous parlons du changement du modèle politique qui gouverne aujourd'hui le Venezuela", a admis Barboza.
Pour sa part, le jeune révolutionnaire chef des rangs des députés de la Patrie, Héctor Rodríguez, s'est opposé à la désignation de Ramos Allup en rappelant qu'il fut le dirigeant d'ADECO qui, depuis l'ancien Congrès a soutenu des mesures néo-libérales qui ont aiguisé la pauvreté pendant la période du puntofijisme1 .
Dans son intervention dans le débat, il a signalé que Ramos a été député pendant 27 ans au défunt Congrès National et 1 fois député du Conseil Législatif de l'état de Carabobo, sous plusieurs gouvernements de la quatrième République.
Il a rappelé que, sous sa gestion en tant que député, Ramos Allup a soutenu ce qu'on appelle l'ouverture pétrolière et les privatisations d'entreprises comme la Compagnie Anonyme Nationale des Téléphones du Venezuela (Cantv) et la compagnie Sidérurgique de l'Orénoque (Sidor).
Il a appartenu à la même classe politique qui a gouverné en faveur de l'oligarchie et des intérêts de Washington, soutenant la coup d'Etat de 2002, contre le président Hugo Chávez et le sabotage de Petróleos de Venezuela.
Le député révolutionnaire a aussi indiqué que sous sa gestion au Parlement, la droite a voté contre les retraites, la construction de logements dans le cadre de la Grande Mission Logement Venezuela, ce qu'ils ont appelé la mission "Maquette" et qui depuis 2011 a remis les clefs de plus d'1 million de logements dignes au même nombre de familles du pays.
"Aujourd'hui, ils démontrent avec leur proposition qu'ils ont menti et trahi. Comment Henry Ramos Allup peut-il représenter le changement pour le pays?", a-t-il demandé.
De même, il a affirmé l'engagement du bloc parlementaire bolivarien de "défendre à l'Assemblée Nationale le peuple vénézuélien contre les traîtres, défendre la révolution et défendre la patrie et l'indépendance".
Après le débat et que la proposition ait été soumise au vote, avec 109 voix pour, Henry Ramos Allup a été choisi comme président de l'Assemblée Nationale, Enrique Márquez comme premier vice-président et Simón Calzadilla comme second vice-président du Parlement.
A 13H15, parmi les cris et les consignes, Allup a prêté serment et procédé à la prestation de serment de Márquez y Calzadilla.
Ont été également élus Roberto Marrero Borjas et José Luis Cartaya respectivement secrétaire et sous-secrétaire.
Violation du règlement
Après les désignations, les députés des rangs révolutionnaires ont décidé de quitter l'Hémicycle pour condamner la violation du Règlement Intérieur et des Débats du Parlement par la nouvelle direction qui a donné arbitrairement la parole au député Julio Borges pour présenter l'ordre du jour législatif de la fraction de ce qu'on appelle la Table de l'Unité Démocratique, un point qui n'était pas à l'ordre du jour d'une session d'installation d'une nouvelle période législative.
A la sortie de l'hémicycle, le député Diosdado Cabello a condamné le fait "qu'à peine l'Assemblée Nationale installée, ils ont commis une violation flagrante du Règlement Intérieur et des Débats. Cette session d'aujourd'hui est une installation et fait l'objet d'une procédure" décrite dans la loi, a-t-il signalé.
Il a expliqué que les étapes de la cérémonie d'installation, contenues dans les 9 premiers articles du Règlement Intérieur et des Débats ne donnent le droit de parole à aucun député en dehors de celui qui est accordé au secrétaire ou au sous-secrétaire de cette organisation pour postuler.
"Aucun droit de parole supplémentaire n'était prévu, aucun. Bien plus, le président de l'Assemblée a, dans ses attributions, également écrites ici, la possibilité de convoquer des sessions extraordinaires dans les 24 heures ou, en cas d'extrême urgence, le jour même mais il (Ramos Allup) a préféré violer le règlement".
1(NDT : le "puntofijisme" est un pacte signé en 1958 à Punto Fijo entre des partis dominants vénézuéliens (social-chrétien et social-démocrate) pour se répartir en alternance le gouvernement et l´État sans en modifier les structures.)
Source en espagnol:
http://www.avn.info.ve/contenido/conformada-nueva-junta-directiva-asamblea-nacional
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