CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME: INTERVENTION DU DELEGUE DE CUBA

Publié le par cubasifranceprovence

Intervention du délégué de Cuba, Juan Antonio Quintanilla Roman, dans le panel sur la liberté d'expression sur internet. 19° Session régulière du Conseil des Droits de l'Homme. Genève, 29 février 2012.

 

Monsieur le Modérateur,

 

Nous prenons note des présentations de la Haute Commission et du reste des participants au panel.

 

Le droit à la liberté d'expression doit certainement être promu et protégé. La divulgation et l'échange d'opinions, d'informations et de connaissances, à travers différents médias, y compris internet, contribue au développement.

 

En ce sens, Internet est un outil important dans la vie de millions de personnes et joue un rôle croissant dans le développement humain.

 

Cependant, les défis pour qu'internet se transforme en un vrai canal de liberté d'expression sont énormes. Parmi eux :

 

  • L'accès à internet est impossible à des millions de personnes pour cause d'analphabétisme ou par manque des ressources et des moyens nécessaires.

  • La gouvernance d'internet n'est pas démocratique. Les Etats-Unis l'empêchent. De plus, ils s'arrogent le droit d'appliquer à son fonctionnement ses mesures coercitives illégales, y compris le blocus génocidaire imposé au peuple cubain.

  • Plusieurs puissances occidentales, avec les Etats-Unis comme leader indiscutable, destinent d'énormes ressources financières, techniques et humaines, de façon publique ou cachée, à des actions destinées à saper le droit à la libre détermination des peuples du Sud, incluant des opérations destinées à imposer des « changements de régime ». Le journal « The New York Times » a reconnu en juin 2010 que la Maison Blanche conduisait un effort global pour créer un Internet « verrouillé » ou « internet dans une valise » et des systèmes de téléphonie mobile pour ses « dissidents », avec pour objectif de « miner les gouvernements gênants ».

Le 21 mai 2010, fut officiellement activé le Cybercommando des Forces Armées des Etats-Unis. Ce commando militaire a, parmi ses missions, celle de mener à bien une grande variété d'opérations militaires de nature offensive dans le cyber espace. Le droit à la paix n'est pas garanti sur internet. Les groupes terroristes , les racistes et les xénophobes ne sont pas les uniques agresseurs potentiels.

 

La double morale et l'hypocrisie des puissances occidentales en ce qui concerne la liberté d'expression sur internet, fut révélée par la répression impitoyable de Wikileaks. Les gigantesques transnationales de l'Empire qui opèrent et contrôlent le flux d'informations sur internet, y compris sur ses réseaux sociaux, marginalisent la dissidence au pouvoir hégémonique qu'elles prétendent soutenir. Les cas de censure ou de blocage de sites alternatifs ne sont pas exceptionnels , et y compris les sanctions les plus dures à l'encontre de personnes qui donnent des informations d'intérêt public poussées par leur conscience. Le seul cas de la recrue Bradley Manning en est un exemple.

 

Internet doit être un véritable outil de promotion et de protection de tous les droits humains pour tous. Il reste fort à faire pour atteindre cet objectif.

 

Merci beaucoup.

 

(source Cubaminrex-Mission permanente de Cuba à Genève

traduction Françoise Lopez)