Cuba: CROISSANCE DE L'ECONOMIE PAR RAPPORT A 2011
• Adel Yzquierdo, ministre de l'Économie et de la Planification, a présenté le Rapport sur le Plan de l'économie
Ivette Fernandez Sosa
« L’ÉCONOMIE cubaine terminera l’année avec une croissance de 3,1% du Produit intérieur brut (PIB), un bilan favorable au regard du contexte économique international adverse et des restrictions découlant du blocus exercé par les États-Unis contre notre pays », a souligné Adel Yzquierdo, ministre de l’Économie et de la Planification et vice-président du Conseil des ministres, dans son rapport sur l’activité économique en 2012, présenté à la Séance plénière de l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire.
L’économie est restée légèrement au-dessous des estimations de 3,4% en raison, notamment, du non-respect du programme d’investissements, qui quant à lui est resté 19% en deçà des attentes, même s’il a affiché une croissance de 15% par rapport à 2011.
Parmi les causes évoquées, le manque d’intégralité dans le processus des investissements, le manque de contrôle, la faible productivité, la mauvaise gestion des importations, le manque de personnel et les retards dans le versement des crédits, qui ont provoqué une immobilisation de ressources qui auraient pu être employées à d’autres fins.
Les entraves contractuelles, la préparation incorrecte des projets, ainsi que la mauvaise planification expliquent aussi les retards dans l’exécution des investissements prévus.
Plusieurs indicateurs sont demeurés en deçà du plan, mais ils ont montré des résultats favorables par rapport à la même période de l’année précédente. Ce sont les cas, par exemple, de l’industrie sucrière et des ventes du commerce de détail de matériaux de construction, de matériel agricole et de produits d’hygiène et de beauté.
D’autres insuffisances sont liées à la production d’aliments tels que le lait frais, les œufs, les haricots secs et le maïs, ainsi que dans le tourisme, la production de nickel et les transports en commun.
« Cependant, en comparaison avec l’année 2011, la plupart des activités connaissent un accroissement, et les dépenses sociales demeurent dans des marges semblables à celles de l’année dernière », a affirmé le ministre Yzquierdo, qui est également membre du Bureau politique.
Par ailleurs, la productivité du travail s’est accrue de 2,1%. Les formes non étatiques de gestion révèlent une croissance de main-d’œuvre de 23%, contre une diminution de 5,7% dans le secteur public. La consommation d’électricité dans le secteur résidentiel a augmenté plus que prévu par rapport aux estimations du plan, et en comparaison avec 2011, ceci notamment en raison de l’apparition des nouvelles formes de gestion.
« Le plan de l’économie pour 2013 prévoit une croissance de 3,7 du PIB, ce qui peut être considéré comme acceptable si l’on tient compte de l’actuelle conjoncture économique », a signalé le ministre.
La croissance d’importants indicateurs est également prévue pour l’année prochaine. Les manufactures et l’agriculture devraient enregistrer une progression de 4%, tandis que l’on s’attend à une croissance d’environ 20% de l’industrie sucrière.
D’autres secteurs appelés à enregistrer des niveaux de production supérieurs à ceux de cette année sont les constructions (20,8%) et les transports de marchandises (13%) et de passagers (10%). La productivité, ainsi que la main-d’œuvre du secteur non étatique devront aussi augmenter. Les services sociaux devraient demeurer dans les paramètres obtenus cette année.
Plus loin, le ministre de l’Économie et de la Planification a une nouvelle fois insisté sur la nécessité d’augmenter la production d’aliments et de trouver des alternatives à la production d’aliments pour animaux.
« La demande d’aliments en 2013 est chiffrée à près de 2 milliards de dollars, soit une hausse de plus de 300 millions par rapport à cette année », a-t-il dit.
« Même si nous avons conclu des contrats anticipés, les achats de produits comme les haricots de soja, le blé, le maïs et la farine de soja engendreront des dépenses supplémentaires de l’ordre de 225 millions de dollars par rapport à cette année en raison de la hausse des prix des aliments », a-t-il souligné.
Le pays devra également consentir de 29 millions de dépenses supplémentaires en raison de ce même phénomène.
« 7,756 milliards de dollars seront destinés à la construction d’ouvrages et d’infrastructures, notamment pour les activités productives. Et il nous faudra accorder une attention particulière à la maintenance et à l’entretien dont les entités auront besoin », a-t-il ajouté.
« Pour ce qui est des dépenses au titre des communications, qui sont également prévues dans le plan dans le cadre de la suppression des gratuités, nous disposons du financement destiné aux entités subventionnées qui en auront besoin », a-t-il ajouté.
D’après le ministre de l’Économie et de la Planification, le Plan pour 2013 s’inspire d’une conception plus intégrale concernant l’équilibre monétaire et
financier, sur un élargissement de la concentration des achats à l’étranger et la promotion du marché de gros.