DES PAYSANS PARAGUAYENS EMPRISONNES EN GREVE DE LA FAIM
Par Michele Claverie
Asunción, 19 octobre (RHC)- Les avocats et les proches de paysans paraguayens, prisonniers depuis leur cruelle expulsion en juin dernier dans la localité de Curuguaty, ont déclaré qu’ils se sont mis en grève de la faim bien que certains ne soient pas guéris de leurs blessures par balle.
Une douzaine de paysans sont toujours détenus et plus de 30 sont considérés comme des fugitifs après cet épisode qui a coûté la vie à 11 paysans et à 6 policiers. Le parquet n’a pas encore éclairci totalement ce fait.
Des proches ont dénoncé au journal télévisé, leur maintien indéfini dans la prison, des retards dans les enquêtes, et l’attention médicale insuffisante pour les blessés, ce qu’ils considèrent comme une violation des droits de l’homme.
Pour sa part, l’avocat de la défense Guillermo Ferreiro a accusé le parquet de commettre des irrégularités dans les enquêtes et de lui refuser l’accès aux dossiers et aux supposées preuves obtenues.
Il a réitéré son appui au rapport parallèle présenté sur les faits par la Plateforme d’Etudes et d’Investigation des Conflits Paysans, qui s’appuie sur les enquêtes ouvertes par un groupe de juristes et de personnalités.
Ce document a exempté les paysans de toute responsabilité dans la mort des policiers et a fait savoir que des francs tireurs non identifiés ont réalisé les premiers tirs avec des armes automatiques qui n’ont jamais été retrouvées, ce qui laisse à penser à une manœuvre politique derrière cet évènement.
Les évènements de Curuguaty ont été brandis comme prétexte pour accuser le président constitutionnel, Fernando Lugo, durant le procès politique qui l’a destitué de la charge pour laquelle il a été élu.