Fidel: "J'ENVIE BEAUCOUP LES JEUNES!"

Publié le par cubasifranceprovence

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FIDEL-ELECTIONS-2013-1.jpg"Le peuple est tout, sans le peuple, nous ne sommes rien, sans le peuple il n'y aurait pas de Révolution", a déclaré Fidel dans son dialogue avec la presse de plus d'une heure, après avoir exercé son droit de vote dans les élections générales de ce dimanche.

 

Amaury E. del Valle.

 

Quelques minutes seulement avant cinq heures, ce dimanche, les applaudissements et les cris de joie des personnes réunies aux environs du Collège Electoral N°1 de la Zone 13, Circonscription 13, place de la Révolution, signalèrent l'arrivée de l'électeur N° 28.

 

Le Commandant en Chef Fidel Castro, celui qui est toujours le leader de la Révolution, d'une démarche lente et prudente mais avec son sourire et sa bonne humeur caractéristiques, monta la rampe d'accès à la zone de vote, avec déjà ses deux bulletins à la main.

 

Inscrit sous le numéro 28 au Comité de Défense de la Révolution N°1, Fidel, affectueux et affable, plaisanta tout de suite avec les membres de la table électorale sur l'heure de son arrivée, assurant que quand on lui a rappelé les élections, il a voulu venir en personne exercer son droit de vote.

 

« Ca a un peu changé depuis la dernière fois », a-t-il rappelé avec cette mémoire toujours aussi fraîche, et il demanda la permission de déposer ses deux bulletins dans l'urne : celui pour les délégués à l'Assemblée Provinciale du Pouvoir Populaire et celui pour les députés à l'Assemblée Nationale.

 

Comme toujours, les enfants qui surveillent les urnes le captivèrent, il leur demanda leur âge, l'école dans laquelle ils étudiaient, et où ils vivaient... Et ensuite, en voyant les caméras de la télévision, les photographes et les journalistes réunis là, le Fidel bavard et médiatique renaquit, bien qu'il demande respectueusement aux membres de la table s'il pouvait commencer à dialoguer avec la presse.

 

Personne ne pouvait penser que malgré l'heure avancée de la soirée ou le climat, froid par moments, il passerait une heure et demie à dialoguer avec les journalistes et les centaines de voisins qui aussitôt se réunirent à l'entrée du collège électoral lorsque parmi les voisins se répandit un seul mot : Fidel !

 

Avec une mémoire prodigieuse, dont il fit preuve tout le temps en rappelant des anecdotes, des faits et jusqu'à des dates historiques, un Fidel bavard et curieux, tantôt interrogé tantôt interrogeant, parla de l'économie cubaine et mondiale, de la politique nationale et internationale, de l'histoire passée et récente de l'Amérique Latine, des défis de la Cuba actuelle, du rôle de la presse, de la nécessité d'éviter les guerres, et même d'agriculture et de la façon d'obtenir de meilleurs rendements dans ce domaine.

 

Ce Fidel, celui que, comme il l'a dit lui-même, tant de fois on a voulu tuer sans y arriver, a plaisanté, y compris quand on l'a interrogé sur les élections, en assurant qu'il ne pouvait pas révéler « pour ne pas violer la Loi pour qui il avait voté ».

 

« Je vous dirai seulement, a-t-il déclaré au milieu des rires, que je l'ai fait pour les femmes... et, c'est clair, aussi pour un homme qui était sur le bulletin, pour éviter que ceux-ci se mettent en colère. »

 

« Les femmes, chaque fois ont un rôle plus important à Cuba et aussi dans le monde » remarqua-t-il encore avec plus de sérieux en voyant plusieurs femmes journalistes présentes. « Et cela doit être ainsi » a-t-il déclaré.

 

En revenant aux élections, le leader de la Révolution intervertit rapidement les rôles et commença à poser des questions sur le nombre de personnes qui avaient déjà voté dans ce collège, combien devaient encore le faire, combien dans le pays, dans combien de collèges et , regardant l'heure, reconnut qu'il y avait une forte participation.

 

« Ici les élections ne sont pas comme aux Etats-Unis, dit-il, où ne vote qu'une minorité. Il ne faut pas que cela s'arrête parce qu'ici, c'est le peuple qui commande », a-t-il souligné.

 

A une question d'un autre journaliste sur les changements actuels à Cuba, il souligna que « le plus grand changement de tous a été la Révolution elle-même. Mais, c'est clair, rien n'est parfait, beaucoup de choses que nous savons aujourd'hui, nous ne les savions pas alors, et il faut travailler à continuer de perfectionner le pays, c'est un devoir d'actualiser le modèle socialiste cubain, de le moderniser, mais sans faire d'erreurs. »

 

Ce thème allait permettre à ce Fidel qui regarde toujours vers le futur de parler de la situation mondiale actuelle, de la crise que vivent l'Europe et les Etats-Unis, des chiffres élevés du chômage, et aussi des guerres, un des problèmes auxquels, a-t-il reconnu, il consacre beaucoup de temps d'étude et de réflexion.

 

« Maintenant que j'ai un peu plus de temps pour lire, pour regarder la télévision, pour réfléchir, j'en profite beaucoup pour étudier, pour penser à ces problèmes, car les gens, avec leurs préoccupations quotidiennes, qui sont si nombreuses, parfois n'y pensent pas. »

 

« Je suis chaque fois plus convaincu que, comme l'histoire le démontre, par les égoïsmes, les ambitions, par cet instinct naturel et sauvage que les hommes ont en eux, les guerres sont pratiquement inévitables », pensa-t-il à haute voix pour tous.

 

« Souvent, nous, nous avons été sur le point d'être impliqués dans une conflagration mondiale, comme dans la Crise d'Octobre, ou qu'on utilise contre nous l'arme nucléaire, comme quand nous combattions en Afrique du nord. Mais les guerres sont très différentes quand on les fait pour une cause juste, pour la liberté ou pour la solidarité et nous étions disposés à courir ces risques. »

 

Dans cette même ligne de pensée, le Fidel bien-aimé de revenir encore et encore à l'histoire pour se nourrir d'elle, illustra comment beaucoup de grandes personnalités de l'histoire sont devenues célèbres par les guerres de conquête qu'elles entreprirent, comme Alexandre le Grand ou Napoléon Bonaparte.

 

« Seul un homme dans l'histoire est devenu célèbre pour avoir mené de grandes campagnes militaires mais pour libérer les peuples. Cet homme est Bolivar, » a-t-il assuré. En conséquence on peut souligner que « Bolivar mais aussi Marti et Chavez, ont été très importants pour l'Amérique Latine. »

 

Questionné sur son extraordinaire ami, qui se remet à La Havane d'une opération, il a reconnu qu'il avait des nouvelles de lui « tous les jours ».

 

« Il va beaucoup mieux, il se remet. Il a mené un dur combat mais il va mieux. Nous devons le soigner. Chavez est très important pour son pays et pour l'Amérique Latine. »

Le même thème devait l'amener à parler , devant des questions d'autres journalistes,du récent Sommet de la Communauté des Etats d'Amérique Latine et des Caraïbes « qui a été un pas très important dans l'unité, et duquel Hugo Chavez a été un des plus grands artisans. »

 

Il y eut beaucoup de thèmes abordés au cours de cette presque heure et demie de conversation, dans laquelle, toujours curieux, il a demandé depuis quand duraient les batteries des enregistreurs, leur prix. L'utilisation d'un téléphone cellulaire pour enregistrer ses paroles a attiré son attention, il dit l'utiliser assez, « c'est clair, avec un peu d'aide, car quelquefois, les lettres sur les touches sont très petites ».

 

Cette inquiétude éternelle pour tout ce qui l'entoure amena Fidel à parler aussi du thème des nouvelles technologies, de la découverte récente du fait que l'espèce humaine est beaucoup plus vieille que ce qu'on croyait , des voyages d'exploration sur Mars, de la tentative de coloniser cette planète... « qui sont des thèmes auxquels je consacre beaucoup de temps, parce que je crois que le plus important actuellement pour toute personne est d'être bien informée. »

 

« A cause de cela, le rôle que vous jouez est tellement important », a-t-il déclaré en s'adressant aux journalistes. « Celui qui étudie plus chaque fois plus pour mieux informer, et je ne le dis pas comme une critique car je respecte beaucoup le travail de la presse, mais parce que je suis convaincu que les journalistes sont une force pour le pays et pour la Révolution. »

 

Ce fut alors que vinrent à l'esprit tant et tant d'anecdotes de Fidel que nous, les journalistes, nous rappelions juste avant qu'il arrive ; et j'en vins à m'émerveiller devant cet homme qui, malgré son âge, était toujours capable de parler des changements actuels à Cuba et de les mettre en relation avec la production d'aliments, de rappeler des détails si incroyables comme où s'achetèrent les premiers buffles qui arrivèrent au pays, ou de demander combien d'exemplaires sont imprimés quotidiennement de Juventud Rebelde, et de sourire en me démontrant, grâce à sa mémoire, qu'il le lit, en prenant un exemple ou un autre récent de ce qui a été publié dans ce journal.

 

Mais deux phrases dissipèrent tout doute qu'il pourrait y avoir de ce que, comme dit Raùl, Fidel continue d'être Fidel.

 

La première serait quand, étant interrogé pour savoir s'il pouvait envoyer un message au peuple de Cuba, il regarda directement la journaliste, et après avoir réfléchi seulement un instant... « Ce peuple est un peuple courageux. Nous n'avons pas à le prouver. Cinquante années de blocus et ils n'ont pas pu nous vaincre... Je voudrais seulement dire au peuple que le peuple est tout, sans le peuple nous ne sommes rien, sans le peuple il n'y aurait pas de Révolution. »

 

Et l'autre quand on lui demanda avec insistance ce qu'il dirait d'autre aux jeunes par le biais du journal, il me regarda avec espièglerie, comme quelqu'un qui sait que j'attends peut-être une phrase historique et me dit : dis-leur seulement que je les envie beaucoup. »

 

source Juventud Rebelde 3 février 2013

(traduction Françoise Lopez)