IDALYS EN OR (judo)
LIESSE SUR LE TATAMI
Ariel B. Coya, envoyé spécial
LA judoka Idalys Ortiz (+78 kg) a laissé éclater sa joie après sa victoire en finale du tournoi olympique de Londres. Il aura fallu attendre douze ans – depuis les J.O. de Sydney, en 2000 – pour que les protégées de l’entraîneur Reinaldo Veitia décrochent l’or olympique.
« C’est un rêve qui se réalise, un rêve que caressent tous les sportifs à ce niveau », devait-elle déclarer à l’issue de son combat. « Je suis très heureuse et je remercie infiniment tous ceux qui m’ont aidée, mes entraîneurs, ma famille… tous ceux qui m’ont fait confiance ».
Quatre ans plus tôt, à peine âgée de 18 ans, Idalis s’était adjugée la médaille de bronze à Pékin. Cette fois, dans l’Excel de Londres, il était écrit que la Cubaine ne pouvait pas perdre. Pas même devant l’imposante Chinoise Wen Tong, championne olympique en titre et six fois championne du monde, qui l’avait déjà battue et qui avait disposé de toutes ses adversaires dans cette catégorie.
Ainsi, après s’être hissée en demi-finales, Idalis a dû faire preuve de courage et d’astuce face à la Chinoise, qui pesait presque 40 kilos de plus qu’elle, afin d’éviter une immobilisation au sol comme elle l’avait fait dans ses combats contre la Mexicaine Zambotti et la Polonaise Sadkowska.
La Cubaine a fait preuve de patience, résolue à tirer profit de la moindre erreur de son adversaire, dans un combat où elle a réussi à marquer un yuko à moins de deux minutes de la fin, alors que Tong avait été pénalisée pour passivité. Lors de ses combats précédents, Idalis s’était imposée à la Capverdienne Adysangela Moniz, et à la Russe Elena Ivashchenko.
Une fois en finale face à la Japonaise Mika Sugimoto, il aura fallu patienter pendant encore huit minutes interminables et tendues afin la fin des prolongations. Mais ce jour-là, la Cubaine était imbattable. Elle le savait et elle a décidé d’être toujours à l’attaque. Et c’est logiquement à l’unanimité des juges qu’elle s’est adjugée la médaille d’or.
Un titre qui lui vaut d’être la cinquième championne olympique cubaine – avec Odalis Revé (66) à Barcelone, en 1992 ; Driulis Gonzalez, à Atlanta, en 1996 ; et Legna Verdecia (52) et Sibelis Veranes (70) à Sydney en 2000 – et qui fait des plus de 78 kilos la catégorie ayant engrangé le plus de lauriers avec les quatre médailles d’argent d’Estela Rodriguez (1992 et 1996) et Daima Baltran (2000 et 2004), et celle de bronze remportée par elle-même à Pékin.
Interrogé sur son combat contre la Chinoise, Idalis a précisé qu’a ce niveau tous les adversaires sont à prendre au sérieux. « Mais mon combat face à la Chinoise était très important car il me donnait la possibilité de disputer le titre. Mais, je le répète, tous mes combats étaient importants dans la course à la médaille d’or, » a-t-elle dit.
Et d’ajouter : « Il m’a surtout fallu gérer la pression pour me convaincre que c’était possible ».
Finalement, sur le podium la Cubaine a été escortée par la Japonaise Sugimoto, médaillée d’argent, et par le Chinoise Tong et la Britannique Karina Bryant.
Chez les garçons, le Cubain Oscar Bayson (+100kg), qui avait obtenu une médaille de bronze à Pékin, s’est arrêté en chemin après s’être incliné au repêchage face à Ihar Makarau (Bélarus). Auparavant il avait butté sur le Français Teddy Riner, cinq fois champion du monde, venu à ces Jeux cueillir la seule médaille qui manquait à son palmarès.
Curieusement, le Japon n’a obtenu qu’un titre au tournoi olympique de Londres, qui a été gagné par la Russie avec trois médailles d’or, une d’argent et une de bronze.
L’entraîneur des filles Ronaldo Veitia a tenu à rappeler que l’équipe féminine de judo est l’équipe à avoir remporté le plus de médailles olympiques après le
Japon.