Paraguay: LE CONGRES DESTITUE LE PRESIDENT Fernando Lugo

Le Congrès paraguayen a voté « pour la condamnation ou l'absolution » du président Fernando Lugo. Le résultat du vote a été de 2 abstentions, 4 voix pour l'absolution et 39 pour la condamnation.

Telesur.

Au milieu de manifestations massives de refus du procès réalisé contre le président Fernando Lugo, le sénat paraguayen a approuvé la destitution du président, accusé d'être responsable du massacre dans la localité de Curuguaty, qui se trouve au sud-est du pays.

Après plus de six heures de procès contre le président Fernando Lugo, le sénat paraguayen, dominé en majorité par l'opposition, a approuvé la destitution du président.

«Par 2 abstentions, 4 voix contre et 39 pour la condamnation, ce sénat ordonne de lui retirer sa charge et le déclare coupable » a déclaré le président de la chambre haute.

Les accusateurs ont terminé le procès avec l'argument que « la motion m'admettait pas de débat ».

Dans le procès, on dénonce l'absence de garanties judiciaires. « La réalisation de procès politiques est un modèle de violation des garanties constitutionnelles (…) On a demandé l'inconstitutionnalité de la résolution », a déclaré Enrique Garcia, un des défenseurs de Lugo durant le début du procès qui a eu lieu ce vendredi au Sénat du Paraguay.

Jeudi dernier, la Chambre des Députés du Paraguay a décidé subitement de réaliser un procès politique contre le Président Fernando Lugo, à cause des désordres survenus la semaine dernière dans la localité de Curuguaty, dans le département de Canendeyu (Sud-est) où onze paysans et six policiers sont morts dans des affrontements pendant une expulsion.

Sur la Place d'Armes, la police a chargé des centaines de manifestants qui veillaient depuis mercredi dernier en attendant le résultat d'un procès politique contre le Président de la part du Congrès.

Des centaines de Paraguayens concentrés dans la capitale ont été délogés par les Forces de Sécurité qui surveillaient les abords du Congrès jusqu'au résultat du vote de la majorité des sénateurs , qui a destitué le président Fernando Lugo.

Le vote à la chambre des sénateurs , avec 39 voix pour la condamnation, 4 contre et 2 abstentions, a déterminé la culpabilité du président Fernando Lugo et, en conséquence, sa destitution forcée, « de plein droit » .

Les Paraguayens, à Asuncion, ont considéré cette mesure comme un coup d'Etat contre le président Fernando Lugo, c'est pourquoi ils sont descendus dans la rue pour refuser l'acte du Congrès.

La Police a employé des gaz lacrymogènes , a tiré des balles de caoutchouc et utilisé des canons à eau contre les manifestants.

On ne connaît pas encore le nombre de blessés dans les affrontements entre la police et le peuple paraguayen qui a élu le président avec 40,82% des voix aux élections générales de 2008.

Les manifestants ont prévenu qu'ils ne reconnaîtraient pas comme nouveau Président Federico Franco, qui exerce actuellement la vice-présidence du Paraguay pour le Parti Libéral.

Le correspondant de Telesur au Paraguay, Guillermo Veron, souligne qu'il y a une répression « suffisamment forte » et qu'on a entendu des détonations d'armes à feu, qui ne laissent aucun doute sur le fait qu'il s'agit de balles en caoutchouc.

Il déclare qu' « il y eut une avance importante des forces répressives avec beaucoup d'agressivité » et « on amène déjà les premiers blessés devant la place du Congrès ».

D'autre part, la correspondante de Telesur en Paraguay, Armanda Huerta, a indiqué que la presse a été repoussée par la Garde Présidentielle.

Au moment du vote, le député Carlos Alberto Filizzola a déclaré : « Dans ce cirque où on ne m'a pas laissé parler, je rejette catégoriquement ce procès politique ».

Filizzola fait partie des 4 qui ont refusé la sentence contre le président constitutionnel du Paraguay, Fernando Lugo.

TeleSUR-ag-PR 2 » juin 2012

(traduction Françoise Lopez)