REVELATIONS SUR LA MANIPULATION DE L'AFFAIRE DES 5 AUX Etats-Unis

Publié le par cubasifranceprovence

WASHINGTON.— L'avocat de la défense de Gerardo Hernandez, un des cinq Cubains antiterroristes, emprisonnés aux États-Unis, a révélé des détails sur la manipulation du procès et sur les illégalités commises par le gouvernement, lors d'une conférence de presse téléphonique.

 

L'avocat nord-américain Martin Garbus qui s'exprimait au nom de Gerardo Hernandez a rapporté une longue liste de journalistes qui ont été payés par le gouvernement fédéral pour créer une atmosphère délibérément hostile aux antiterroristes tout au long du procès.

 

Les informations fournies font partie des actions juridiques mises en place pour obtenir la libération de Gerardo, en argumentant l'attitude anticonstitutionnelle de Washington dans le but d'obtenir sa condamnation.

 

Conjointement à René Gonzalez, Ramon Labañino, Antonio Guerrero et Fernando Gonzalez, Gerardo a été arrêté le 12 septembre 1998, alors qu'ils avaient infiltré et surveillé des groupes violents qui, depuis Miami, organisent et exécutent des attentats contre Cuba. Gerardo a été condamné à deux peines à perpétuité plus 15 ans - la plus sévère des cinq condamnations.

 

Selon les informations fournies par Me Martin Garbus, pendant la période du procès, entre 1998 et 2001, la communauté de Miami a reçu, à travers la presse écrite, radiophonique et télévisée, un arsenal de propagande payée par le gouvernement dans le but d'intervenir dans le procès et de convaincre les jurés.

 

Il s'agit d'importantes sommes d'argent qui, jour après jour, année après année, se sont traduites en plus de 1 000 articles et nouvelles diffusées. « Une manipulation qui paraît incompréhensible et dont on ne connaît aucun précédent », a précisé la source.

 

La défense de l'antiterroriste considère que les journalistes qui ont été publiés par des médias tels que le Nuevo Herald, le Miami Herald, le Diario las Américas, Radio/TV Marti et WAQI (Radio Mambi), entre autres, se sont comportés « comme des agents secrets payés ». Selon l'avocat, en à peine 194 jours, le Nuevo Herald a divulgué 806 articles d'influence négative sur le procès, alors que dans le même temps le Miami Herald en publiait 305. « Un total de 1 111 articles pour les deux journaux, soit une moyenne de 5 articles par jour », a signalé l'avocat.

 

La déclaration de Me Garbus révèle également les noms des journalistes payés pour créer le climat hostile qui devait aboutir à la condamnation de Gerardo et de ses compagnons, ainsi que les motivations de ces reporters.

 

Parmi les journalistes payés, on retrouve, entre autres, Pablo Alfonso, Humberto Cortina, Julio Estorino, Carlos Alberto Montaner, Olance Nogueras, Enrique Encinosa, Ariel Remos, Luis Aguilar, Wilfredo Cancio, Helen Ferre, Caridad Roque, Enrique Patterson et Alberto Muller.

 

Plusieurs d'entres eux, cités dans la procédure engagée en vue d'obtenir la libération des Cinq, sont connus pour avoir participé à des actions violentes et des activités subversives contre Cuba ; certains ont été dénoncés pour avoir des liens avec la CIA.

 

Cortina est un vétéran de la Baie des Cochons, en avril 1961. Muller fut chargé d'organiser les bandes armées, et Estorino, Montaner et Encinosa ont fait partie des groupes contre-révolutionnaires violents, révèle le document.

 

Pour leurs services au gouvernement étasunien, les journalistes ont reçu des sommes allant d'environ 3 000 dollars à plusieurs dizaines de milliers de dollars.

 

Malgré l'importance des nouveaux éléments fournis, le gouvernement des États-Unis persiste à occulter les preuves de sa mauvaise conduite, en empêchant que ne soit connue avec exactitude la totalité des journalistes payés, ainsi que les sommes versées.

 

« Cependant, ce que nous savons est largement suffisant, précise l'avocat, pour demander la révocation de l'injuste condamnation de Gerardo Hernandez. » (PL)