CONFLITS DE FAIBLE INTENSITE: LE PARI POUR DESTABILISER LA Bolivie

Publié le par cubasifranceprovence

Patricio Montesinos

PLONGÉE dans une crise de crédibilité et de leadership, la droite bolivienne, agissant sur les instructions de l’administration des États-Unis, a décidé de jouer la carte des conflits locaux de faible intensité pour déstabiliser le gouvernement du président Evo Morales et créer une image de chaos en vue des élections prévues en 2014 dans ce pays d’Amérique du Sud.

Ainsi, les partis politiques usés et en mal de pouvoir, ainsi que leurs chefs de file sans gouvernail et sans soutien, ont opté pour la stratégie consistant à miner l’unité et la cohésion des Boliviens dans plusieurs régions du pays, en ranimant et en attisant de vieilles querelles territoriales et ethniques.

Washington et ses larbins locaux n’ont d’autre alternative que de prôner le racisme et jeter de l’huile sur le feu pour exacerber de vieilles divergences entre les habitants des villes et des campagnes, héritées du colonialisme espagnol et des gouvernements néolibéraux successifs.

Ainsi, les USA et l’opposition bolivienne acéphale se retrouvent dans leur tentative pour discréditer et fragiliser le gouvernement bolivien, et surtout le président Morales, perçu comme le vainqueur quasi certain des prochaines présidentielles.

Déterminés à interrompre coûte que coûte, à travers l’éviction de son président, le processus révolutionnaire de changement que vit ce pays latino-américain, l’administration des États-Unis et ses services sont pleinement conscients du piètre état de la droite traditionnelle bolivienne.

Ils savent également qu’elle ne peut présenter un candidat capable rivaliser avec Evo Morales, après maintes tentatives sans cesse infructueuses.

Par contre, ils ont connaissance des succès obtenus ces derniers temps par le président bolivien dans différents domaines, qui ont renforcé l’unité de ce pays et son prestige à l’échelle mondiale.

Parmi ces victoires figure le fait d’avoir porté devant le Cour internationale de justice la demande de la Bolivie de récupérer l’accès à la mer, une démarche qui a eu de fortes répercussions sur le plan politique national et qui a conforté le soutien à Evo Morales.

C’est le cas également de la victoire à l’ONU d’une revendication menée haut et fort par le président de la République visant à légitimer la pratique ancestrale de l’acullico (mastication de la feuille de coca) sur le territoire national, et la promotion par cette organisation mondiale, du quinoa, une plante proche des céréales cultivée sur les hauts plateau andins de la Bolivie, et aux qualités nutritionnelles hors du commun.

Nul ne doute, pas même Washington, qu’Evo Morales, connu pour ses positions anti-impérialistes et en faveur de l’intégration de la Grande Patrie, est d’ores et déjà un véritable leader latino-américain et, par conséquent un danger pour les intérêts de domination de la Maison-Blanche dans la région

Le chef d’État bolivien a maintes fois accusé les États-Unis d’ingérence dans les affaires internes de l’Amérique latine, de violations flagrantes des droits de l’Homme et de pratiquer une politique d’imposition et d’oppression.

Pour l’administration des États-Unis, le président Evo Morales est un obstacle dont il faut se débarrasser coûte que coûte. (Tiré de Cubadebate)

LE président Evo Morales a annoncé le 1er mai l’expulsion de son pays de l’Agence nord-américaine pour le développement international (USAID), accusée de conspiration et d’ingérence dans la politique intérieure de la Bolivie.

« Nous avons décidé d’expulser l’USAID de Bolivie », a déclaré le chef d’État lors d’un meeting pour le 1er Mai. Morales a accusé l’USAID d’ingérence politique au sein de plusieurs organisations sociales, à des fins de déstabilisation du gouvernement, comme l’avait fait précédemment l’ambassade des États-Unis dans ce pays.

En 2008, pour des motifs similaires, la Bolivie avait expulsé l’ambassadeur des États-Unis, Philip Goldberg, et l’agence anti-drogue DEA, accusée d’espionnage. (PL)