Cuba: 9° CONGRES DE L'UPEC: LA PASSION POUR LA VERITE
LE 9e Congrès de l’Union des journalistes de Cuba (UPEC) s’est présenté comme un espace de réflexion, sans triomphalisme, en quête de nouvelles voies pour concevoir des messages plus efficaces et plus profonds nous permettant de mieux appréhender et expliquer la réalité sociale. « Peu importe que certains des sujets abordés avaient été déjà débattus, car aujourd’hui nous sommes meilleurs et plus critiques dans notre évaluation », a signalé la déléguée Arleen Rodriguez.
Parmi les sujets abordés figuraient l’évaluation des journalistes, les aspects et les conditions de travail, la formation initiale et la formation continue, ainsi que la remise en valeur des cercles spécialisés.
Concernant le Cercle de journalisme culturel, les délégués ont insisté sur la nécessité urgente de sa remise en fonctionnement, non seulement pour parfaire la formation des membres, mais pour relier les réflexions au sujet de la conceptualisation de la culture, un projet qui a pour perspective stratégique une alliance avec l’avant-garde intellectuelle du pays.
D’autres opinions ont été émises sur l’insertion des journalistes fraîchement diplômés au sein des organes de communication, ainsi que sur l’importance de promouvoir l’exercice d’un journalisme responsable pour ces jeunes sur la base d’une dynamique intergénérationnelle dans les salles de rédaction.
À cet égard, certains délégués ont cerné plusieurs difficultés en rapport avec l’emploi des techniques journalistiques et le bagage linguistique des diplômés, avant d’insister sur le rôle complémentaire des médias dans leur formation.
« Nous devons sensibiliser les étudiants et les jeunes journalistes aux questions d’éthique et les guider dans leur travail. Pour ce faire, le transfert de connaissances et de valeurs entre les membres expérimentés et les nouveaux membres est essentiel », a souligné le délégué José Alejandro Rodriguez, journaliste à Juventud Rebelde.
Il est ressorti des discussions que l’intervalle entre le 8e et le 9e Congrès a été marqué par des progrès dans la formation continue des journalistes, grâce au soutien décisif de l’Institut international de journalisme José Marti.
Roger Ricardo Luis, sous-directeur de cet Institut, a présenté un exposé du travail de formation continue réalisé par l’UPEC. Il a insisté sur la nécessité de promouvoir la recherche, d’articuler plus étroitement la formation initiale et la formation continue, de maintenir les actions universitaires en rapport avec l’usage des nouvelles technologies dans la bataille mondiale des idées, rappelant que les organes de presse se doivent de concevoir leur propre stratégie de formation, à laquelle peuvent se greffer les universités et les centres de formation.
Concernant les études, il a été souligné à ce Congrès que sept établissements supérieurs répartis dans l’ensemble du pays dispensent aujourd’hui une formation spécialisée, ce qui constitue un atout important. Par contre, les délégués ont considéré comme un retour en arrière la fermeture de la Faculté de journalisme de Pinar del Rio.
Plus loin, les délégués ont mis en exergue l’importance de l’intégration inter-institutionnelle pour garantir la qualité du niveau professionnel des journalistes et consolider leur rôle en tant qu’acteurs essentiels de la société, et ils ont souligné la nécessité de la revalorisation des paradigmes du journalisme cubain.
Concernant ses perspectives de travail pour les années à venir, l’UPEC entend continuer (en vue du 10e Congrès), de contribuer à la matérialisation des objectifs adoptés par la 1ère Conférence du Parti relative à la presse, et des Orientations du Bureau politique émises en 2007 ; à promouvoir la formation et l’orientation professionnelle vers le journalisme ; à assurer une implication plus marquée des médias en faveur de la levée du blocus exercé contre notre pays par les États-Unis, contre les agressions médiatiques et pour la défense de la cause des Cinq, entre autres actions.
Le 9e Congrès de l’UPEC aura laissé dans les esprits des délégués, et de tous les membres affiliés qui ont participé aux 184 assemblées préalables (où plus de 1 800 objections, remarques et suggestions ont été exprimées), le désir de s’impliquer davantage pour être dignes de leur profession et de leur pays.
Comme l’a signalé dans son discours de clôture le membre du Bureau politique et Premier vice-président du Conseil d’État et du Conseil des ministres, Miguel Diaz-Canel, les discussions ne se sont pas arrêtées sur les succès. Les débats ont été marqués par un esprit critique, constructif et d’une insatisfaction au travail de la presse. Grâce à leur passion pour la vérité et à leur engagement, les journalistes ont prouvé une nouvelle fois qu’il est possible de regarder l’avenir avec confiance et optimisme. (O. Fonticoba Gener)