ESCALADE DES AGRESSIONS CONTRE LE Venezuela DEPUIS LA Colombie
Caracas, 29 mai AVN - Le chancelier Elias Jaua a alerté ce mercredi sur de nouvelles agressions contre le Venezuela organisées depuis la Colombie après que le président de ce pays, Juan Manuel Santos, ait rencontré l'ex candidat à la présidence, Henrique Capriles Radonski à Bogota.
« Nous, nous ne pouvons que regretter profondément que le président Santos ait fait un pas qui, douloureusement, va nous faire dérailler des bonnes relations que nous avions. Mais le plus regrettable est qu'il se confirme à nouveau que, depuis Bogota, il existe une conspiration ouverte contre la paix au Venezuela », a déclaré Jaua depuis le Palais de Miraflores où se déroule une réunion entre le président Nicolas Maduro et la vice-présidence politique du gouvernement .
De même, le chancelier a invité les pays d'Amérique Latine et des Caraïbes à être vigilants devant ces faits et ce qu'ils peuvent impliquer pour la paix des territoires du continent.
« Recevoir une personne qui refuse de reconnaître les institutions vénézuéliennes et a appelé ouvertement à la violence le 15 avril est un très mauvais signal et d'une certaine manière, dévoile ce que nous avons souvent répété : que, depuis Bogota, il y avait une conspiration contre le Venezuela. Nous ne voulons pas croire que cette conspiration atteigne les hautes sphères de l'Etat colombien. Nous voulons alerter les peuples d'Amérique Latine et des Caraïbes devant une nouvelle escalade des agressions contre le Venezuela et contre un gouvernement qui a fait les plus grands efforts pour obtenir la paix dans notre pays frère », a ajouté Jaua.
Il a regretté, de plus, que cette réunion représente « une nouvelle escalade depuis Bogota pour miner les bonnes relations entre la Colombie et le Venezuela », qui s'étaient fermement rétablies ces trois dernières années environ dans les aspects politiques et économiques.
Les données préliminaires publiées par le Département Administratif National de Statistiques (Dane) et par la Direction des Impôts et des Douanes Nationales (Dian) de Colombie révèlent qu'en 2012, l'échange commercial de ce pays avec le Venezuela atteignait les 3 289,3 millions de dollars, ce qui représentait une augmentation de 40,4% par rapport aux 2 342,5 millions de dollars atteints en 2011.
En ce qui concerne les relations diplomatiques et politiques, le Venezuela participe jusqu'à présent en tant que facilitateur au déroulement des dialogues de paix que le Gouvernement colombien a engagé avec les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC-EP) qui ont établi un accord dans le domaine agraire dimanche dernier.
Devant la récente rencontre de Capriles avec Santos, le gouvernement National a demandé à Roy Chaderton, missionné par le Venezuela dans ces dialogues de paix, de revenir à Caracas pour évaluer la participation de la nation vénézuélienne à ce processus.
« La situation qui s'est présentée aujourd'hui nous oblige à réviser la participation du Venezuela à ces accords de paix en tant que facilitateur », a déclaré Jaua.
Antécédents.
L'appel à la vigilance du chancelier vénézuélien a comme antécédents d'autres actions qui ont été organisées depuis Bogota dans les années antérieures, pendant la gestion de l'ex président Alvaro Uribe.
Uribe a admis l'année dernière que pendant son mandat (2002-2010) il avait eu l'intention de perpétrer une opération militaire au Venezuela soi-disant contre des camps de guerrilleros mais qu'il ne le fit pas « faute de temps ».
Les déclarations d'Alvaro Uribe ont été faites lors d'un acte à l'Université Autonome Latino-américaine (Unaula), à Medellin.
« J'avais trois options : me taire, aujourd'hui, il me serait difficile de me présenter devant vous, moi qui fus pendant 8 ans président de cette patrie, avec tellement de difficultés et mis en question, qu'il n'y avait pas de façon de répondre à tout. Comment je me présente, moi, face à vous ? Bien que je me sois tu ? L'autre option était une opération militaire au Venezuela, je n'ai pas eu le temps », a indiqué Uribe Velez.
Dans son discours à l'Unaula, Uribe Velez implique aussi l'actuel président colombien, Juan Manuel Santos, qui soi-disant « sait qu'il y a des camps rebelles des FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie) au Venezuela ».
En 2009, le président Hugo Chavez décida de geler les relations diplomatiques et commerciales avec la Colombie après qu'ait été rendue publique la signature d'un accord entre Washington et Bogota pour l'installation de 7 bases militaires des Etats-Unis sur le territoire de la Nouvelle Grenade, créant ainsi une menace militaire pour toute la région.
L'année suivante, des porte-paroles du gouvernement d'Uribe maintinrent une ligne d'attaque contre le Venezuela. Par exemple, celui qui était alors le ministre de la Défense colombien, Gabriel Silva, parla de la soi-disant présence de membres des FARC et de l'Armée de Libération Nationale (ELN) en territoire vénézuélien.
Quelques jours après l'arrivée au pouvoir de Juan Manuel Santos, en 2010, la Colombie et le Venezuela rétablirent leurs relations bilatérales.
AVN 29/05/13
(traduction Françoise Lopez)