TERRORISME CONTRE CUBA

Un « pacifiste », un « démocrate », poseur de bombes pendant 40 ans
En 2005, la maison d’Éditions Capitan San Luis publiait le libre Welcome Home, où plusieurs auteurs racontaient des faits sur des tortionnaires, des assassins et des terroristes d’origine cubaine qui résident et agissent depuis les États-Unis. Nous vous présentons un de ces individus : Ramon Saul Sanchez Rizo.

Lazaro Barredo Medina

« RAMONCITO » et son mouvement « Démocratie » est de nouveau entré en scène en organisant une nouvelle provocation contre notre Patrie, après avoir passé 40 ans à poser des bombes et à perpétrer des actions violentes en toute impunité.

Indiscutablement, Ramon Saul Sanchez Rizo a largement profité de la métamorphose que l’administration de Ronald Reagan a imposée à la contre-révolution cubaine aux États-Unis dans les années 80, à l’époque où les terroristes et les agents de l’Agence centrale d’intelligence on été convertis en politiciens locaux du nouveau comté de Miami-Dade.

Sanchez Rizo se réjouit de la bonne idée d’avoir inventé les flottilles, une façon idéale de provoquer un incident et comme il l’a déclaré : « Nous allons voir si ces imbéciles de Yankees vont finir par se décider à liquider Castro », alors que pour les contribuables fatigués de la guerre contre le communisme, il s’agit d’une action plus acceptable au moment où ils viendront « demander des subsides ».

« Ramoncito », comme l’appellent les vieux chefs de la mafia terroriste de Miami, a été le « dauphin » de la guerre terroriste, et pour les chefs des principales organisations anticastristes et pour la justice nord-américaine, il fut le petit garçon obéissant.

Il est né en 1954 à Cuba, dans la commune de Colon, province de Matanzas, un an après l’attaque de la caserne Moncada ; il part pour Miami en 1967, où il est admis « sur parole ». À l’époque Miami était un foyer d’actions terroristes contre la Révolution, et « Ramoncito » trouva rapidement un emploi dans cette croisade, et ce qui est certain, c’est que depuis qu’il a émigré aux États-Unis il a vécu des agressions contre Cuba.

En 1970, il s’enrôle dans ses deux premières organisations terroristes : le Front de libération nationale cubain (FLCN) et Alpha 66, dirigé jusqu’à son décès récent par son acolyte Andrés Nazario Sargen.

Il se lança immédiatement dans des aventures criminelles. À son actif, on compte l’organisation de plus de 20 attaques contre des embarcations et des missions diplomatiques cubaines. Sa première activité terroriste a été sa participation active en 1970 au naufrage des bateaux de pêche Plataforma I et IV près des Bahamas, au cours duquel deux pêcheurs furent blessés, ainsi que l’organisation d’enlèvements au Venezuela, au Mexique et aux États-Unis.

Il est arrêté pour la première fois dans un campement d’Alpha 66 en possession d’armes de combat, mais un juge complaisant ne le condamna qu’à un an de prison qu’il effectuera en liberté sur parole.

Dans son délire de grandeur, il s’acharne à devenir le « leader » de sa première organisation terroriste : « Jovenes de la Estrella » (Les Jeunes de l’Étoile ». Parmi les actions exécutées par les assassins de ce groupe, il y a, par exemple, l’attentat à la bombe à l’aéroport international de Miami, le 17 octobre 1975, ou cette action barbare en septembre 1978 : l’assassinat de 4 nord-américains qui périrent dans le sabotage de leur avion alors qu’ils se dirigeaient vers Cuba.

LE SECOND D’ORLANDO BOSCH AVILA

« Ramoncito » rêvait de jouer un rôle plus important et c’est ainsi qu’il intègre la CORU (Coordination d’organisations révolutionnaires unies), dans laquelle il entretient des contacts étroits avec son chef, Orlando Bosch Avila. En 1979, le Bureau fédéral d’investigations des États-Unis (FBI) identifie Ramon Saul Sanchez Rizo comme le second chef à la direction de cette organisation.

La CORU a réalisé plus de 90 attentats terroristes contre des installations cubaines dans plusieurs pays, y compris aux États-Unis, dont le plus connu : le monstrueux sabotage de l’avion de Cubana de aviacion au large des côtes de la Barbade, dans lequel périrent 73 passagers.

À la fin des années 70, Sanchez Rizo entraînait également plusieurs individus contre-révolutionnaires dans un campement au Nicaragua avec pour objectif la réalisation d’attentats contre des navires marchands cubains. À son actif également, sa participation à l’assassinat du jeune Carlos Muñiz Varela, à Porto Rico. Il intègre le groupe qui en 1979 organise un attentat contre le Bureau des intérêts de Cuba à Washington, puis il réalise une autre tentative d’assassinat contre l’ambassadeur cubain auprès de l’ONU, Raul Roa Kouri.

Dans les premiers mois de l’année 80, « Ramoncito» veut continuer à « frapper fort » : il fonde et dirige le groupe terroriste Organisation pour la libération de Cuba (OPLC), qui va semer la terreur jusqu’en 1984. Pendant ces années, il va s’affiler également à la meurtrière organisation Omega-7, comme spécialiste en explosifs.

Plusieurs rapports déclassifiés du FBI renseignent sur la dangerosité de ce terroriste. L’un d’entre eux, par exemple, signale qu’en décembre 1980, quelques heures après l’explosion d’une bombe au Consulat cubain de Montréal, les présumés coupables sont arrêtés à la frontière entre les États-Unis et le Canada : Pedro Crispin Remon Hernandez et Ramon Saul Sanchez Rizo.

Un autre rapport du FBI du 25 septembre 1982, à propos d’un autre attentat à la bombe contre la voiture de l’ambassadeur de Cuba auprès de l’ONU, indique : « Ramon Saul Sanchez a fabriqué la bombe à retardement avec l’aide d’Arosena ». Il s’agit d’Eduardo Arosena : chef de l’organisation Omega-7 qui se fit remarquer dans les années 70 et réalisa des attentats terroristes d’une grande violence sur le territoire nord-américain.

Le FBI le considère comme un terroriste « ennemi public numéro un » du gouvernement des États-Unis. Au cours de son procès devant la Cour fédérale à New York, il a reconnu avoir introduit à Cuba en 1980, sur instruction de la CIA, la dengue hémorragique qui coûta la vie à 158 personnes, dont 101 enfants.

Le FBI a même fini par considérer Omega-7 comme « l'organisation terroriste la plus dangereuse aux États-Unis ». Ramon Saul Sanchez a à son actif plusieurs attentats à la bombe contre des missions de pays accrédités auprès de l'ONU à New York, ainsi que contre des installations publiques aux États-Unis, comme par exemple la ligne aérienne nord-américaine TWA, le Madison Square Garden, le port de New York et il est l’auteur d’une longue série d’assassinats.

En 1984, « Ramoncito » est condamné à quatre ans de prison pour avoir refusé de comparaître devant un grand jury nord-américain à New York qui enquêtait sur les activités d'Omega-7. Il est libéré en 1986, deux ans avant d’avoir fini de purger sa peine.

Nombre d'experts s’accordent à penser que c’est l'augmentation des attentats aux États-Unis à la fin des années 70 et au début des années 80 qui a amené la CIA à considérer ces individus d'origine cubaine, tellement impliqués dans la « sale guerre », comme une menace pour la sécurité nationale. Depuis le milieu des années 80, le projet des néo-conservateurs, qui avaient porté Ronald Reagan au pouvoir, était déjà en marche : il s’agissait de donner à la société nord-américaine une image rénovée et acceptable de cette émigration cubaine tellement associée au terrorisme.

Quand « Ramoncito » est sorti de prison, il a été « mis au placard » pour un temps. Il a tenté sa chance comme employé, comme commerçant, et même comme chauffeur de remorquage. Mais il n’était vraiment pas fait pour ça.

L'effondrement du camp socialiste a servi d’aiguillon à la reprise de l'activité contre-révolutionnaire contre Cuba : la violence et le terrorisme ont repris, tandis qu’à l'intérieur de la maffia, se repensait l’idée de renouer avec les groupes qui à l'intérieur de l'île exercent une autre forme de subversion contre le processus révolutionnaire.

« Ramoncito », retrouva ses vieilles habitudes en s'incorporant d'abord à son ancien groupuscule, l'Organisation pour la libération de Cuba ; il tenta ensuite de réapparaître comme «  leader » en constituant un autre groupe : la Commission nationale cubaine, et il termina à l’ombre du traître Hubert Matos dans l’organisation Cuba indépendante et démocratique (CID), une organisation qui recevait de fortes subventions des États-Unis. Là, il devint le meneur du Groupe d'actions navales, qui allait regrouper des terroristes engagés dans l’action violente contre Cuba.

PROVOQUER DES TENSIONS ENTRE CUBA ET LES ÉTATS-UNIS

Sa « grande chance » d'être relancé au yeux de la communauté cubano-américaine de Miami comme « leader » il l'a eue pendant les troubles provoqués par la signature des accords migratoires entre Cuba et les États-Unis le 1er mai 1995. Le lendemain, le 2 mai, il est arrêté, mais il est remis immédiatement en liberté même si le FBI est au courant qu’il est en possession d’un nombre considérable d'armes.

Il organise la première flottille le 13 juillet de cette année : elle a pour objectif caché de provoquer un conflit du fait de la violation répétée des eaux territoriales et de l'espace aérien cubain. Il est de notoriété publique que Sanchez Rizo et José Basulto sont de fervents adversaires de ces accords migratoires et qu’ils n’ont eu de cesse de les saboter. Aussi bien le Mouvement Démocratie que Frères à la Rescousse ont concentré tous leurs efforts à provoquer des tensions entre les gouvernements des États-Unis et de Cuba, à promouvoir des actions terroristes et de constants appels à la désobéissance de la communauté cubaine installée à Miami.

En novembre 1995, il a été arrêté pour avoir perturbé les activités du Bureau d'intérêts de Cuba à Washington. À cette occasion, il a été confié par les autorités nord-américaines à un service médical afin de subir un examen psychologique.

Il a été parmi les meneurs des actions réalisées par la maffia à Miami en faveur de la séquestration de l'enfant cubain Elian Gonzalez, et il a inventé toutes sortes de manigances pour que, illégalement et en violant la loi internationale, le mineur soit éloigné de son père et de sa Patrie.

Avec d'autres organisations de l'extrême droite anti-cubaine de Miami, il a planifié des actions de désobéissance civile pour empêcher le respect de la décision de l'INS (Service d'immigration) de remettre le mineur séquestré à son père. En août 2000, Sanchez Rizo a été cité devant un juge pour réunion illicite, infraction et entrave à la circulation, après les troubles dans les rues de Miami organisés par des fanatiques opposés à la restitution de l'enfant cubain. Cependant, l’instigateur de ces troubles ne fut pas inquiété.

Un mois auparavant, Ramon Saul avait été arrêté par les gardes-côtes nord-américains pour avoir violé les douze milles marins de la mer territoriale et avoir pénétré dans les eaux cubaines, en contravention évidente d’un ordre exécutif présidentiel, mais de nouveau, il est remis en liberté immédiatement, même si cette fois son embarcation lui est confisquée.

Un an plus tard, en juillet 2001, il est de nouveau arrêté pour avoir violé une fois de plus le décret du président des États-Unis. Mais ce n'est que deux mois plus tard, en septembre, que les autorités nord-américaines présenteront une action judiciaire contre lui, pour la violation constante des eaux cubaines.

Finalement, malgré la présentation contre lui de plusieurs charges pour violation des eaux juridictionnelles cubaines, le 15 mai 2002, un jury à Miami a déclaré Ramon Saul Sanchez Rizo innocent, et l'a acquitté.

Après quelques mois de chômage et avoir vécu aux dépends des fonds du mouvement Démocratie, son beau-père décida de l'employer provisoirement dans son magasin de mode de chaussures orthopédiques Alicia Shoes, sans grande efficacité, car Ramon Saul souffrait d’un bras après un accident survenu au cours d’une de ses aventures.

Le 23 septembre 2003, Ramon Saul Sanchez Rizo est cité au tribunal pour présence illégale aux États-Unis, car il n’a obtenu ni la citoyenneté ni la résidence permanente. Selon les nouvelles lois antiterroristes, les normes migratoires prévoient l'expulsion des étrangers qui ont purgé des peines de prison pour délit grave.

L’arrogant personnage est devenu nerveux après le 11 septembre et il a décidé de régulariser sa situation en urgence. Il a vécu dans la plus grande impunité pendant près de 40 ans aux États-Unis. Mais le jour où il se présente devant les autorités migratoires, son dossier volumineux refait surface et, comme l’a écrit un collègue, il a eu la mauvaise surprise d'entendre les agents fédéraux lui annoncer qu'il était détenu.

De toutes façons, connaissant les passe-droits dont bénéficient les Cubains au service de « la cause », « Ramoncito » ne s’est pas fait trop de souci. La détention fut brève, elle lui a même fait de la publicité. Ils n’ont rien fait d’autre que respecter une fois de plus la formalité de le citer pour une nouvelle comparution devant un juge, mais cela, ils l’avaient fait tant de fois déjà que la seule chose à lamenter, c’était la perte de temps.

Effectivement, quelques semaines plus tard, une cour lui accorda le droit de rester aux États-Unis.

Rien ne peut prévaloir sur ce principe d’avoir toujours sous la main les « exilés » cubains car, comme l’a reconnu une personne haut placée parmi les politiciens de l’extrême droite à Washington, ils sont « un outil efficace pour promouvoir l’agressivité de la politique étrangère » contre Cuba.
 

 

La nouvelle injustice contre René confirme que le gouvernement des États-Unis reconnaît la présence de terroristes sur son territoire
Allocution prononcée par Mercedes Lopez Acea, membre du Bureau politique du Parti, à la cérémonie nationale pour la Journée des victimes du terrorisme d'État

GÉNÉRAL d'armée Raul Castro Ruz,

Familles des victimes du terrorisme d'État contre Cuba,

Familles de nos cinq Héros,

Camarades :

Il y a justement un an aujourd'hui, dans cette même salle, notre président, le général d'armée Raul Castro Ruz, à l'occasion de la première commémoration de la Journée des victimes du terrorisme d'État, dressait le bilan de la longue et douloureuse histoire d'attentats terroristes perpétrés contre le peuple cubain, cautionnés par les hautes sphères des gouvernements des États-Unis successifs, qui ont réservé les premiers rôles dans ces actions à la CIA, avec la participation active d'organisations contre-révolutionnaires mercenaires.

Raul a évoqué les incendies, les bombardements, les sabotages – dont l'attentat contre le cargo La Coubre et le jardin d'enfants Le Van Than –, la séquestration d'avions, de bateaux et de citoyens cubains, les attentats contre nos bureaux à l'étranger et l'assassinat de diplomates, les mitraillages contre des installations et les nombreux projets d'attentat contre le commandant en chef Fidel Castro Ruz.

Il a aussi rappelé l'organisation, le financement et le ravitaillement des bandes armées, l'invasion de Playa Giron, l'Opération Mangouste, la guerre biologique contre les cultures, le bétail et les êtres humains, et en particulier l'introduction délibérée de l'épidémie de dengue hémorragique, les attentats à la bombe contre des installations touristiques… Une longue histoire de souffrance et de douleur causée à notre peuple par l'impérialisme nord-américain !

Aujourd'hui 6 octobre, marque les 35 ans d'un des crimes les plus abominables de cette histoire de terreur contre Cuba : le crime de la Barbade. La destruction en plein vol d'un avion de Cubana, le vil assassinat de 73 personnes innocentes – des citoyens guyanais, coréens et cubains, pour la plupart dans la fleur de l'âge, dont l'équipe junior d'escrime – secoua toutes les fibres de la nation.

La patrie a choisi ce jour pour rendre hommage aux 5 577 Cubains et Cubaines qui sont morts ou sont restés handicapés à vie à cause d'actes terroristes perpétrés pendant plus de 50 ans contre notre pays avec le parrainage, la complicité et la participation directe des autorités des États-Unis.

Le bilan dressé par le camarade Raul il y a un an, avec des chiffres et des arguments irréfutables, me dispensent de revenir sur les détails d'événements qui ont profondément marqué l'histoire. Par ailleurs, comme il le signalait lui-même, « il serait impossible de recueillir dans un seul discours la série interminable de plans, d'actions et d'attaques ourdis et perpétrés contre notre pays ».

C'est pour cette raison que je me limiterai aux événements survenus ces douze derniers mois. Et je dois dire que notre peuple a passé une année de plus à réclamer en vain la justice. L'un des auteurs du crime de la Barbade et de bien d'autres exactions contre Cuba, Orlando Bosch, est décédé à Miami après avoir joui d'une liberté totale, et après avoir été gracié par le président George Bush père. Ce pardon lui fut accordé comme une rétribution pour les services criminels qu'il avait rendus pendant des années. Mais, qui était le directeur de la CIA au moment du sabotage de l'avion de Cubana ? George Bush père.

Qu'est-il advenu cette année-là de Luis Posada Carriles, le commanditaire du crime ? Il fut accusé de délits mineurs, ceci dans le but de dilater le procès jusqu'à l'absurde, un procès que notre presse a appelé « la farce d'El Paso ». Il fut finalement acquitté de toutes les charges. Dire qu'un criminel comme Posada Carriles est innocent est un outrage non seulement au peuple cubain, mais à l'humanité entière. Nous exigeons qu'il soit extradé vers le Venezuela pour que la justice soit rendue. Cet assassin avoué doit être jugé pour ses crimes !

Les États-Unis ont-ils rayé Cuba de leur soi-disant liste des « pays sponsors du terrorisme », une mesure infâme qui ne fait que discréditer encore plus le gouvernement US ?

Non ! Ils ont une nouvelle fois inscrit Cuba sur cette liste pour tenter de justifier leurs sanctions et leur blocus génocide.

Les États-Unis, le plus grand promoteur du terrorisme d'État dans le monde – qui a largué des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, qui a déclenché une guerre qui coûta la ivie à 4 millions de Vietnamiens, qui a soutenu des dictatures sanguinaires et l' « Opération Condor », qui est responsable des massacres en Afghanistan, en Irak et en Libye –, ce même pays qui bafoue les traités internationaux en la matière et qui a deux poids deux mesures dans sa prétendue « guerre contre le terrorisme », ne peut se prévaloir de la moindre autorité morale pour dresser une telle liste.

La vérité historique, c'est qu'aucun pays, à part Cuba, n'a été victime de ce fléau engendré pendant 50 ans depuis le territoire des États-Unis. C'est précisément pour cette raison, et en vertu des principes défendus par notre Révolution, que notre pays a condamné énergiquement le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, quels qu'en soient les auteurs, les lieux et les buts, et souscrit aux 13 conventions internationales pertinentes en matière de lutte contre le terrorisme.

Certains politiciens nord-américains comme la congressiste Michelle Bachmann ont beau faire des déclarations non fondées et irresponsables à cet égard, toujours est-il qu'en réalité jamais le territoire cubain n'a servi ni ne servira jamais pour organiser, financer ou exécuter des actes terroristes contre aucun pays, y compris les États-Unis.

Un an de plus s'est écoulé, et la proposition de notre gouvernement adressée aux autorités étasuniennes en vue de signer un accord de coopération dans cette sphère est restée sans réponse. Nous nous demandons bien pourquoi, si c'est dans l'intérêt du peuple des États-Unis ! Il ne fait aucun doute qu'il n'y a aucune volonté politique de changer les choses.

La preuve de ce nous avançons est ce qui est arrivé aux cinq Héros cubains. Gerardo, Ramon, Antonio, Fernando et René ont dû supporter 365 jours de plus de leur injuste emprisonnement. Ils ont déjà purgé une cruelle peine de 13 ans. Jusqu'à quand durera cette injustice ?

Ils n'auraient pas dû passer un seul jour en prison : ils ne cherchaient pas à recueillir des informations classifiées ni de données concernant la sécurité nationale, et aucun de leurs actes n'était dirigé contre les intérêts des États-Unis. Leur mission était de contribuer à empêcher les actions des groupes terroristes qui agissent en toute impunité contre Cuba depuis la Floride. Les procès arbitraires eurent lieu à Miami – la capitale de la terreur anticubaine –, dans un climat hostile, attisé par une campagne de presse féroce financée par le gouvernement yankee. Il y a suffisamment d'informations, d'arguments et de documents qui prouvent le caractère profondément biaisé et inique de ces procès.

Que dire des conditions dans lesquelles ils ont passé ces près de 5 000 jours et nuits ? Les séjours au « trou », les longues périodes d'isolement, les nombreuses occasions où ils ont été privés de la visite de leurs avocats, les années passées loin de leur famille. Combien bas sont tombés les représentants de l'empire en s'acharnant sur les Cinq, faisant de leur emprisonnement une vendetta politique contre tout un peuple !

Mais ils n'ont pas réussi à les faire plier, malgré les pressions et les abus. En dépit des peines injustes et des traitements inhumains, cruels et dégradants qu'ils ont endurés, ces hommes ont maintenu un comportement exemplaire, sans faire la moindre concession à leurs convictions, donnant un exemple de dignité et de fermeté.

À cette situation s'ajoute à présent une nouvelle injustice, des représailles supplémentaires. Demain, René Gonzalez sortira de prison après avoir purgé la peine qui lui avait été infligée. Mais on lui refuse le droit de rentrer à Cuba et de retrouver sa femme, ses enfants et ses parents.

Derrière cette décision de la juge Joan Lenard se trouve le gouvernement des États-Unis, occupé à traquer avec un zèle maladif nos combattants antiterrorismes alors qu'il a toujours accueilli sous son aile des individus et des organisations terroristes aujourd'hui basés sur son territoire, et qui sont responsables de la mort, de la douleur et de la souffrance de milliers de Cubains.

Une nouvelle injustice contre les Cinq est commise en la personne de René. L'obliger à cohabiter avec les éléments terroristes de Miami, de véritables assassins impunis, met sa vie en danger. Nous rendons responsable le gouvernement des États-Unis des conséquences qui pourraient découler de cette décision brutale et maladroite, notamment en ce qui concerne la sécurité et l'intégrité physique de René.

La condition supplémentaire imposée par la juge lui interdisant, après sa sortie de prison, « de s'associer avec/ou de se rendre des endroits spécifiques susceptibles d'être fréquentés par des individus ou des groupes terroristes » est absurde ! C'est illogique car on oblige René à résider à l'endroit où ces groupes pullulent et agissent en toute impunité. Ceci prouve que le gouvernement des États-Unis sait parfaitement qui et où sont les terroristes.

Quelle entité gouvernementale informera René sur les lieux fréquentés par des terroristes. Le gouvernement des États-Unis leur a-t-il interdit d'approcher René ? Avec cette clause ratifiée par la juge, le gouvernement US reconnaît la présence sur son territoire de terroristes aux états de service bien remplis d'actions criminelles contre Cuba, et confirme le deux poids deux mesures appliqué dans sa « croisade contre le terrorisme ».

Nous réitérons, comme l'a clairement indiqué un éditorial paru dans le quotidien Granma, l'organe officiel de notre Parti, le 28 septembre : « Même s'il est désormais impossible de réparer l'injustice après tant d'années d'emprisonnement et d'acharnement politique, la seule action un tant soit peu honorable pour le gouvernement des États-Unis serait de permettre le retour immédiat de René à Cuba, d'annuler les peines infligées à Gerardo, Ramon, Antonio et Fernando, et de leur permettre de revenir définitivement dans leur Patrie ».

On ne connaît que trop bien le traitement injuste et inhumain réservé à nos cinq compatriotes, Héros de la République de Cuba, qui luttaient pour protéger contre le terrorisme aussi bien le peuple cubain que celui des États-Unis. La solidarité internationale en faveur de leur cause a augmenté d'année en année. Des chefs d'État et de gouvernement, des hauts fonctionnaires gouvernementaux, dix Prix Nobel, de nombreuses personnalités, des organisations et mouvements sociaux des quatre coins de la planète ont joint leur voix pour exiger la liberté des Cinq.

Ce combat sera chaque jour encore plus intense. Il s'impose à présent de dénoncer de toutes nos forces le châtiment supplémentaire que l'on prétend infliger à René et de réclamer au président Obama de réparer une fois pour toutes cette injustice, et de permettre le retour immédiat de René à Cuba, et de faire usage de ses facultés constitutionnelles pour mettre un terme aux condamnations vindicatives imposées à Gerardo, Ramon, Antonio et Fernando.

Tel est le sentiment de millions de Cubaines et de Cubains, et nous n'aurons de cesse de nous battre jusqu'à ce qu'ils reviennent tous parmi nous, auprès de leurs être chers et de leur peuple. Comme l'a souligné le camarade Fidel dans ses Réflexions intitulées « Le déshonneur supervisé d'Obama », les Cinq symbolisent la résistance inébranlable des patriotes cubains. Les Cinq, tout comme leur peuple, n'abdiqueront jamais !

Aujourd'hui où nous commémorons le 35e anniversaire de l'abominable sabotage de l'avion de Cubana au large des côtes de la Barbade, et où nous rendons hommage aux victimes du terrorisme d'État déclenché par le pouvoir impérial contre ce peuple héroïque, nous exigeons justice !

Gloire éternelle à nos héros et martyrs !

Liberté pour les Cinq !

La patrie ou la mort !

Nous vaincrons !

 

 

ÉDITORIAL
Jamais nous ne renoncerons à combattre le terrorisme

Il y a trente-cinq ans, un monstrueux acte terroriste, organisé et perpétré au su du gouvernement des États-Unis, privait brutalement 73 personnes de la vie, par le sabotage en plein vol d’un avion de ligne cubain. Les Martyrs de la Barbade – c’est sous ce nom que les connaît notre peuple – s’ajoutaient ainsi aux nombreuses victimes pour lesquelles nous réclamons encore justice.

Aujourd’hui encore, le gouvernement des États-Unis refuse de juger un des principaux auteurs de cet acte criminel, Luis Posada Carriles, qui a pourtant reconnu les faits et reste un terroriste actif.

Cuba est un des pays où le fléau du terrorisme s’est déchaîné de manière brutale et impitoyable. Depuis plus de cinquante ans, il lui a fallu faire face à une politique de terrorisme d’État systématique.

Toutes les variantes ont été appliquées contre le peuple cubain, de l’agression militaire, des bombardements, des incendies, des détournements d’avions et de bateaux, de l’enlèvement de citoyens aux attentats contre les sièges diplomatiques, à l’assassinat de diplomates, à l’attaque armée de dizaines d’installations cubaines, aux vils complots contre la santé de la population (guerre biologique, introduction de fléaux dans les principales cultures du territoire). L’ennemi a recouru aux procédés les plus immondes pour détruire la vie sociale et économique de la nation.

À ceci s’ajoutent les actions du blocus économique, commercial et financier, de nature génocide, auxquelles plusieurs générations de Cubaines et de Cubains ont dû faire face.

Cette politique s’est nourrie et se nourrit aussi des mensonges diffusés par les grands groupes de presse pour diaboliser Cuba et fabriquer des prétextes justifiant l’escalade des sanctions internationales. L’objectif est de monter de toutes pièces des situations prouvant que les gens sont mécontents, que le gouvernement ne fonctionne pas et qu’il se produit des actes de désobéissance civile, ceci pour obtenir les fameuses « aides aux populations civiles » qui, comme on l’a vu, constituent une nouvelle modalité politique d’intervention.

À ces agissements criminels s’ajoutent encore les centaines d’attentats perpétrés contre les dirigeants de la Révolution : le commandant en chef Fidel Castro et d’autres dirigeants de haut rang.

Il suffirait aussi de rappeler que, en seulement 18 mois, depuis l’approbation de l’opération Mangouste, entre 1962 et 1963, mise en œuvre par le gouvernement de John F. Kennedy, plus de 5 700 actions terroristes ont été perpétrées contre Cuba dont environ 700 contre des installations industrielles.

Cette politique de terrorisme d’Etat a coûté la vie à 3 478 Cubains et laissé 2 099 autres handicapés à vie.

En outre, le gouvernement des États-Unis persiste à faire figurer Cuba dans les pays sponsors du terrorisme, pour tenter de justifier aux yeux de l’opinion mondiale sa politique criminelle d’agression.

Cuba et sa Révolution ont fait face systématiquement et courageusement au terrorisme. Notre pays constitue un exemple de conduite sans tache face à cette politique d’agression barbare. Ce ne sont pas les exemples qui manquent pour le démontrer.

Dès septembre 1973, Cuba a signé un accord sur la piraterie aérienne, maritime et autres délits avec le gouvernement des États-Unis. Le leader de la Révolution cubaine, Fidel Castro Ruz, affirma dans son discours d’adieux aux victimes du crime de la Barbade que « ceci représente, de la part de notre pays, une importante contribution à la solution du grave problème mondial des détournements d’avions ».

Au moment le plus tendu de l’histoire des relations bilatérales, sous l’administration Reagan, lorsque la plate-forme politique néoconservatrice connue sous le nom de Programme de Santa Fe établissait le principe selon lequel « il faut faire payer cher à La Havane le coût de son défi », les autorités cubaines ont rassemblé des preuves montrant qu’il se préparait un attentat contre le président Reagan et n’ont pas hésité un instant à mettre ces informations à la disposition des autorités des États-Unis.

Dans son discours du 20 mai 2005, publié sous le titre de « La conduite différente », le camarade Fidel a expliqué comment le gouvernement cubain a remis, le 6 mai 1998, à l’administration Clinton, par l’intermédiaire de l’écrivain et Prix Nobel Gabriel Garcia Marquez, des informations sur des plans terroristes visant des lignes aériennes commerciales desservant Cuba, depuis l’Amérique centrale.

Au début du mois de juin de cette année-là, une délégation d’officiers du Bureau fédéral d’investigations (FBI) est venue à La Havane, à qui ont été remises des informations et des témoignages précieux, abondants et détaillés sur les agissements de terroristes sur le sol nord-américain, avec des ramifications en Amérique centrale. Le FBI a constaté les inestimables renseignements contenus dans ces quelque 200 dossiers.

Néanmoins, aucun terroriste n’a été détenu. Aucun signe d’action. La seule réponse, en moins de trois mois : l’arrestation des cinq Héros, la principale source de cette précieuse information, qui par leur conduite courageuse, humaine et éthique au service d’une cause juste et nécessaire, ont évité que beaucoup d’autres crimes comme celui de la Barbade ne soient perpétrés, et qui ont sauvé la vie de centaines de Cubains, de Nord-américains, et de personnes d’autres nationalités.

L’injuste emprisonnement, le procès arbitraire et truqué, la façon inhumaine dont ils ont été traités, les dangers et les tensions dans les prisons, sont de cruelles évidences de la politique étasunienne de deux poids deux mesures dans sa soi-disant lutte contre le terrorisme. Sa plus récente expression apparaît dans le traitement que l’on prétend imposer à René Gonzalez, en lui ordonnant une mise en « liberté surveillée » pendant 3 ans, après sa sortie de prison demain, alors qu’il a déjà passé 13 ans sous les verrous.

Ce gouvernement a très peu de respect pour lui-même ; il respecte très peu ses propres morts du 11 septembre, en maintenant ces hommes en prison, alors qu’ils n’ont rien fait d’autre qu’empêcher que ne se produisent des événements comme ceux de ce jour-là, et en leur imposant, comme le prescrit le texte de la sentence de la juge de Miami : « comme une condition spéciale supplémentaire à la liberté surveillée, il est interdit à l’accusé de s’approcher ou de se rendre dans des lieux spécifiques ou l’on sait que se trouvent ou que fréquentent des individus ou des groupes terroristes » ; c’est-à-dire qu’une autorité judiciaire reconnaît que dans une ville (Miami) du pays qui a lancé la croisade contre le terrorisme, des individus d’une extrême violence vivent et continuent de conspirer sans la moindre interdiction des autorités.

Nous les Cubains, sommes fiers d’être solidaires. La coopération de Cuba avec les États-Unis en matière de terrorisme a été permanente. Au moment où se sont produits les faits criminels de cet acte monstrueux du 11 septembre 2001, Cuba a été parmi les premiers pays qui, quelques instants plus tard, ont réagi en condamnant cet acte barbare. Notre pays a offert au peuple nord-américain sa coopération immédiate en proposant des facilités pour l’utilisation de tous ses aéroports face à la gravité de la situation du contrôle du trafic aérien étasunien à ce moment-là ; également par l’envoi de plasma sanguin et de médecins spécialistes.

Le 6 octobre a été déclaré officiellement à Cuba : Journée des victimes du terrorisme d’État, afin de donner sens et rendre un hommage éternel aux victimes, et affirmer la position inébranlable et ferme de ce bout de terre des Caraïbes : Le gouvernement et le peuple cubains réitèrent leur détermination de condamner et de faire face au terrorisme sous toutes ses formes et toutes ses manifestations, en particulier le terrorisme d’État, quels qu’en soient les auteurs, les lieux et les buts.

Notre pays a souscrit aux 13 conventions internationales existantes dans ce domaine, et il respecte strictement les engagements et les obligations émanant des résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité des Nations unies ; l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire a approuvé en 2001 la Loi contre les actes de terrorisme ; la même ligne de conduite de coopérer avec les États-Unis dans cette matière a été suivie, et a été ratifiée en novembre et décembre 2001, en mars 2002 et en juillet 2009. Elle a été exprimée de nouveau dans plusieurs discours du président du Conseil d’État et du Conseil des ministres, et encore une fois récemment par le ministre des Relations extérieures devant l’Assemblée générale des Nations unies. Cuba n’a reçu aucune réponse de la part du gouvernement des États-Unis.

C’est pourquoi on ne peut que s’indigner de l’attitude du gouvernement des États-Unis face aux assassins qui se promènent librement dans les rues de Miami, notamment Luis Posada Carriles après le scandaleux procès que a abouti à son acquittement et à sa protection par les États-Unis, comme auparavant Orlando Bosch Avila, à qui George Bush père avait accordé la grâce présidentielle malgré toutes les preuves de son activité terroriste.

La douleur causée à notre peuple se multiplie face à l’impunité. Aujourd’hui encore, nous pleurons avec les êtres chers des victimes de l’abominable crime, mais nous continuerons de faire valoir la phrase de Fidel lors des obsèques des victimes : Quand un peuple énergique et viril pleure, l’injustice tremble !