L'ECONOMIE CUBAINE EN 2011:RESUME ANNUEL.

Publié le par cubasifranceprovence

 

Par Julio Pérez Muñoz

En 2011, Cuba a avancé avec décision vers la mise à jour de son modèle économique et social, conformément aux Grandes lignes de la politique économique et sociale du Parti et de la Révolution, un document analysé et approuvé par l’immense majorité du peuple, dans les assemblées de quartier et les entreprises, et par ses représentants à l’Assemblée Nationale du Pouvoir Populaire et au Sixième Congrès du Parti Communiste de Cuba.

Malgré les difficultés rencontrées dans cette voie, le blocus maintenu par les Etats-Unis et la grave crise économique mondiale, l’économie cubaine a connu une croissance acceptable de son Produit Intérieur Brut (PIB) de 2,7%.

En cette année qui vient de s’achever, la production de sucre a progressivement augmenté et le tourisme affiche aussi de bons résultats : le pays a accueilli un nombre record de touristes étrangers, plus de 2 millions 500 000.

D’importantes mesures ont été prises pour éliminer des interdictions, comme la légalisation de la vente de logements et d’automobiles.

Le gouvernement a accordé la priorité à certains secteurs pour les investissements étrangers, à savoir le pétrole, l’industrie minière, l’énergie et le tourisme.

La balance commerciale a été positive : les exportations ont été supérieures aux importations et l’équilibre budgétaire a été respecté.

Le gouvernement cubain a continué à avancer vers le rétablissement de la crédibilité internationale de son économie, en s’acquittant strictement de ses obligations financières, en supprimant les restrictions en matière de paiement de fournisseurs étrangers par les banques cubaines.

Le passage au secteur privé de certains services qui grevaient le budget de l’Etat fait partie des mesures importantes prises en 2011. Il en est résulté une augmentation du nombre de travailleurs indépendants et des petites entreprises. Le nombre de personnes travaillant dans le secteur privé a atteint 360 000, soit deux fois plus que l’année précédente, ces travailleurs exercent l’une des 200 professions autorisées.

En 2011, les coiffeurs et barbiers ont été autorisés à travailler dans le cadre de coopératives, ils rejoignent ainsi les agriculteurs, et en 2012 une loi élargira les entreprises concernées par ce statut.

Il faut ajouter à cela l’élargissement du crédit et d’autres services bancaires, auxquels peuvent accéder les travailleurs indépendants, les petits agriculteurs et toute personne souhaitant entreprendre des travaux dans leur logement.
L’Etat a continué à remettre en usufruit des terres non cultivées aux petits agriculteurs, 1 300 000 hectares ont déjà été octroyées dans le cadre de cette réforme. Cette mesure vise à augmenter la production nationale d’aliments, encore trop faible, afin de réduire les importations qui représentent 80% de la consommation nationale d’aliments et coûtent chaque année 1 milliard 500 millions de dollars à notre pays.

Par ailleurs, Cuba a dû procéder à la réduction d’effectifs dans le secteur public, de l’ordre de 350 000 emplois, cette restructuration de l’économie a débuté dès le mois de janvier 2011. C’est la première phase d’un plan qui s’étale sur cinq années et prévoit de supprimer les emplois en sureffectifs en mettant en disponibilité les travailleurs dont l’emploi a été supprimé, tout en veillant à ce que personne ne se retrouve dans le besoin.

Les personnes déclarées disponibles peuvent obtenir un nouvel emploi dans d’autres entreprises de l’Etat, travailler dans le secteur privé agricole ou encore se mettre à leur compte.


D’autre part, l’année qui vient de s’achever a été riche en matière de commerce extérieur, d’investissements étrangers et d’intégration économique. Cuba a consolidé ses relations économiques et commerciales avec le Venezuela, le Brésil et les pays de la CARICOM mais aussi avec la Chine la Russie et d’autres pays d’Asie, d’Afrique et du Moyen Orient. Notre pays a continué d’avancer vers l’intégration régionale dans le cadre de l’ALBA et de la CELAC.

Cuba a signé avec la Chine un accord prévoyant des investissements du géant asiatique dans le secteur pétrolier cubain, en terre ferme comme sur des plateformes off-shore, afin de développer la production nationale. La Chine s’est engagée à négocier avec notre pays un contrat qui pourrait s’élever à 6 milliards de dollars pour agrandir la raffinerie de Cienfuegos et construire des installations gazières.  

Les accords passés avec le Venezuela ont été consolidés et se chiffrent en milliards de dollars, essentiellement dans le domaine du pétrole, de la biotechnologie et de l’alimentation.

De nouveaux accords importants ont été signés avec le Brésil comme la modernisation du port de Mariel, qui doit devenir le principal port commercial cubain. Les accords conclus avec le Brésil concernent aussi l’industrie agro-alimentaire.

Pour ce qui est de l’année 2012, La Révolution poursuivra sa politique sociale et l’Etat cubain octroiera, via des subventions, plus de 800 millions de pesos aux personnes aux faibles ressources, dans le cadre du budget de l’Etat, approuvé en décembre 2011 par l’Assemblée Nationale du Pouvoir Populaire.

Le gouvernement apportera son aide aux citoyens qui en ont le plus besoin, et cela malgré les difficultés économiques que connaît notre pays.

De plus, Cuba consacrera 400 millions de pesos à l’assistance sociale, pour les personnes dans une situation financière critique (y compris des personnes handicapées) et apportera son soutien financier a plus de 420 centres sociaux, comme des maisons de retraites, et versera des allocations aux personnes déclarées disponibles dans le cadre du processus de réorganisation de l’économie.

En fin d’année dernière, au Plénum du Parti Communiste comme au Parlement, Raul Castro, Premier Secrétaire de l’organisation politique et Président du pays, a insisté sur la nécessité de livrer une bataille sans merci contre la corruption, qu’il a comparée à la contre-révolution. Il a déclaré qu’il est temps d’affronter avec fermeté tout ce qui nuit à l’économie nationale et que l’on ne peut pas admettre des négligences qui favorisent la délinquance et la corruption.

En 2012, Cuba devra affronter des tensions provoquées par la crise économique mondiale et le blocus. L’objectif de croissance du PIB est de 3,4% et le pays continuera d’approfondir le processus de modernisation de son système économique.