VI°SOMMET DES AMERIQUES: REVOLTE DE L'AMERIQUE LATINE ET DES CARAIBES

Publié le par cubasifranceprovence

 

 

Carthagène, 15 avril – Le Sommet des Amériques passera à l'Histoire à cause de la position commune de l'Amérique Latine et des Caraïbes à propos de Cuba et des Iles Malouines. Le rendez-vous, qui s'est terminé sans déclaration finale par le refus de Washington et du Canada d'inclure ces sujets dans les débats, constitua une « révolte de l'Amérique Latine et des Caraïbes contre les Etats-Unis à cause de leur opposition aux réclamations généralisées d'intégrer Cuba à ces forums hémisphériques et de la réclamation de souveraineté de l'Argentine sur les Iles Malouines », a déclaré le Président bolivien Evo Moralès .

 

Tous les pays d'Amérique Latine et des Caraïbes veulent que Cuba soit présente mais il y a une dictature qui ne l'accepte pas, a déclaré le chef de l'Etat qui a assuré que les Etats-Unis étaient chaque fois un peu plis isolés.

 

Lors de la réunion présidentielle à huis clos à laquelle la presse n'assistait pas, il a dit que « si nous sommes transparents, nous n'avons rien à cacher » indique PL.

 

Selon lui, certains craignent que les peuples du monde voient quels sont les véritables ennemis de l'intégration.

 

De même, il a qualifiée de juste l'absence de son homologue équatorien Rafaël Correa qui proteste ainsi contre le veto des Etats-Unis contre la présence de Cuba.

 

Evo a aussi indiqué que de nombreux pays, en plus de ceux qui forment le bloc de l'Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique (ALBA) ont réclamé que ce sommet soit le dernier sans l'Ile caribéenne.

 

Ce bloc intégrationniste a indiqué qu'il ne participerait plus à aucun Sommet des Amériques sans la présence de Cuba et exigé la levée immédiate du blocus économique, commercial et financier contre cette nation.

 

De ce point de vue, le président qui recevait , Juan Manuel Santos, a qualifié cette politique d'anachronique et a dit qu'un nouveau forum hémisphérique de ce type, avec un Haïti affibli et sans la présence de Cuba, serait inacceptable.

 

Pour le chef de l'Etat, rien ne justifie de suivre cette voie, laquelle, a-t-il dit, est un anachronisme en rapport avec une période de guerre froide déjà dépassée depuis plusieurs décennies.

 

Ont aussi réclamé la participation de cuba, les représentants du Salvador, Mauricio Funes, et du Paraguay, Fernando Lugo qui a, en outre, condamné le blocus économique des Etats-Unis :

 

« Nous considérons que cette pratique blesse les pratiques du Droit International qu'au moyen de tous nos organismes multilatéraux et régionaux, nous défendons et cherchons à garantir. »

 

Pour le délégué salvadorien et dans le contexte du thème central de ce Sommet : « les Amériques interconnectées comme partenaires pour la prospérité », l'absence de Cuba constitue une dette historique que l'on doit supprimer.

 

« Nous, les 32 pays du continent, condamnons le blocus criminel des Etats-Unis contre Cuba (…) Il ne s'agit pas d'un thème du passé » a assuré pour sa part, le chancelier de la République Bolivarienne du Venezuela, Nicolas Maduro, dont VTV obtint le discours de manière extraordinaire étant donnée la censure de l'information concernant cette rencontre.

 

« Nous, République Bolivarienne et un nombre important des pays réunis ici, exigeons la fin du blocus criminel contre Cuba et en ce qui concenre les Malouines, nous demandons que soit mis fin à la colonisation de ce territoire qui est argentin, » a-t-il déclaré.

 

Comment pouvons-nous être alliés des Etats-Unis alors qu'ils nous criminalisent en permanence, a demandé Maduro ? Et il a dit, en outre, que cette question, les Etats-Unis doivent se la poser , eux qui n'ont pas encore compris que le Venezuela a progressé démocratiquement dans la région.

 

Le Président de l'Uruguay, José Mujica, a souligné que « nous sommes devant un défi de civilisation et pour ces raisons, nous voulons que le drapeau à l'étoile solitaire soit avec nous. Il fait partie de nous, de notre douleur. »

 

« Nous ne réclamons pas les Malouines pour offenser l'histoire de la Grande Bretagne ni personne, a dit le mandataire uruguayen, nous les réclamons parce que nous savons à qui elles sont. »

 

La Président argentine Cristina Fernabdez, a prononcé un discours dans lequel elle a remercié pour leur soutien et leur solidarité à propos des Malouines plus de 30 pays et elle a souligné que cette réunion devrait être la dernière sans la présence de Cuba.

 

Parmi les points les plus importants de son message, elle s'est référée à l'unité des Caraïbes et de l'Amérique Centrale et elle a insisté sur le rôle de la Communauté des Etats Latino-Américains et Caribéens (CELAC).

 

Depuis le Nicaragua, le Président Daniel Ortega qui n'assistait pas non plus au Sommet en signe de soutien à Cuba, a assuré que les discussions des Présidents à Carthagène n'ont pas été transmises pour satisfaire les intérêts des Etats-Unis.

 

« Du moment qu'on allait discuter sur des thèmes qui mettraient en évidence le fait que ce n'est pas Cuba qui est isolée mais l'empire, ils ont mis comme condition que ces débats ne soient pas transmis ,» a-t-il déclaré.

 

Depuis le Sommet de Mar del Plata (Argentine, 2005) qui s'était également terminé sans déclaration officielle, la fin de ces Sommets a toujours été tendue à cause des différences entre les pays du Nord et les nations du Sud, ajoute PL.

 

A cette occasion, le rejet de la Zone de Libre Commerce des Amériques a provoqué des réactions et a marqué le début d'une nouvelle étape politique et économique dans les relations entre les pays de la région.

 

Aujourd'hui, le concert d'intégration des nations latino-américaines isole les Etats-Unis et le Canada qui continuent d'être, depuis lors, les notes discordantes.

 

Un autre des thèmes évoqués hors des réunions officielles qui menaça de provoquer un large débat parmi les assistants au conclave hémisphérique, fut l'énorme échec de la guerre contre la drogue lancée par les Etats-Unis et centrée sur l'interdiction, qui n'a fait diminuer ni la production ni la consommation et a été cause de centaines de milliers de morts en Amérique Latine et dans les Caraïbes.

 

Ce pays, a dit Evo Moralès, emploie le narcotrafic pour réaliser une ingérence géo politique dans la région et de façon regrettable, accuse les gouvernements latino-américains, d'être responsables de ce fléau.

 

« Nous exigeons que la responsabilité soit partagée » dans cette lutte qui passe par la réduction de la consommation aux Etats-Unis, a-t-il ajouté.

 

De son côté, le Président Santos indiqua qu'il n'y avait eu que 3 points d'accord dans ce VI° Sommet des Amériques qui furent indiqués chacun dans un communiqué approuvé par tous les pays du continent : apporter son soutien à la Conférence de Rio+20, lutter contre la délinquance transnationale, et renforcer la compétitivité dans la région.

 

Les Etats-Unis isolés.

 

Le VI° Sommet des Amériques fut un coup dur pour les Etats-Unis qui, lors de cette rencontre, cherchaient à renforcer son commerce avec la région pour récupérer des emplois, affirme Reuters.

 

Dans ses discours, Obama préféra centrer son intervention sur les thèmes commerciaux. Le président étasunien a participé à la clôture du Forum Economique organisé en parallèle au Sommet.

 

Lors du dernier Sommet à Trinidad et Tobago, il y a 3 ans, un Obama populaire provoqua l'enthousiasme des leaders latino-américains avec des promesses et même des mesures concrètes comme l'adoucissement de quelques restrictions concernant Cuba.

 

Mais Cuba reste soumise au même blocus économique que les Etats-Unis lui imposent depuis plus d'un demi-siècle.

 

Pour rendre les choses encore pires, Obama dut lutter contre un scandale de prostitution qui toucha les membres de son équipe de sécurité dont 11 furent renvoyés à la maison, signale AFP.

 

(source « Granma » 16 avril 2012

traduction Gaston Lopez)