Venezuela: Le Venezuela, nous et la démocratie

Publié le par cubasifranceprovence

Par Fidel Díaz Castro

traduction Françoise Lopez

Le Venezuela a démontré hier que la démocratie avec l'économie et les médias aux mains du privé n'existe pas. C'est regrettable mais une révolution sociale ne peut avancer avec le pouvoir réel aux mains de l'oligarchie.

Avec les médias et les pouvoirs économiques contre, il est impossible de tirer en avant un gouvernement qui favorise le peuple. Et les temps sont passés dans lesquels nous arrivions à surprendre la droite, et en particulier l'empire yankee qui avait son arrière-cour latino-américaine à moitié à la dérive, évidemment, ils renforcent encore leur siège contre le Sud.

Le pire du revers de la Révolution Bolivarienne hier n'est pas la déroute dans les urnes, tellement écrasante qui était presque courue d'avance mais dans le discours de la gauche qui fait le eju des concepts que nous imposent les grands circuits globaux parmi lesquels le fait de vanter la démocratie comme l'entend l'empire.

Nous avons vanté le fait que la démocratie a gagné quand en réalité, ce qui a été démontré, c'est qu'il est impossible d'exercer la démocratie, la démocratie électoraliste seule sert la droite, la gauche ne peut pas gouverner avec celle-ci au milieu d'une mer de pouvoirs factuels économiques et médiatiques aux mains d'une minorité anti-démocratique.

Dans notre journal de la matinée, notre reporter à Caracas a dit que le peuple avait fait un vote sanction contre la gestion économique de Maduro. Maduro lui-même a subi la pression de ces idées qui imposent de reconnaître qu'il n'a pas été efficace quand en réalité, on ne pouvait pas être efficace quand les pouvoirs économiques lancent une guerre ouverte et ceux qui sont attaqués en paient la prix. Comment gouverner contre l'oligarchie nationale et internationale (unie comme Marx l'a rêvé pour les prolétaires du monde)?

Ce vote n'a pas été une sanction contre une gestion déficiente mais un vote de soi-disant sauvetage, de soulagent d'une longue angoisse dans al vie quotidienne du Vénézuélien. Maduro n'avait pas une gestion déficiente mais impossible.

La machinerie médiatique internationale fait retomber la faute sur Maduro, sur ce gouvernement, l'oppose même à Chávez en essayant de nos faire croire que Chávez, c'est autre chose et que Maduro est ou méchant ou incapable quand en réalité, le combat a été titanesque. Je ne suis pas sûr non plus qu'avec Chávez, les résultats auraient été différents s'il n'avait pas été plus radical dans ses mesures, ce qui est difficile avec les règles du jeu imposées. comment empêcher des médias féroces de déformer, de désinformer, de calomnier, sans pitié ni éthique? Comment contrôler une économie au pouvoir des oligarchies? Comment faire face à cette situation économique si d'autre part, les organismes économiques internationaux font partie de ce jeu?

Nous nous réjouissions que les élections se soient déroulées dans le calme, sans violence et pour moi, ce n'était rien de plus - malheureusement - qu'un très mauvais symptôme. Les élections se sont déroulées en paix parce que l'opposition savait qu'elle avait de grandes chances de gagner. La campagne pour ne pas reconnaître des résultats et sortir installer des guarimbas dans les rues a atteint son but: la peur. Sauf ceux qui avaient une conscience très forte, tout citoyen qui a passé des mois à faire des queues sans fin, à voir comment les prix augmentaient de façon astronomique et comment disparaissaient même les aliments et par-dessus tout, voyaient venir des jours de grande violence si le chavisme avait gagné, alors, a voté contre pour voir si un peu de paix va arriver dans sa vie.

C'est ça,la démocratie? Devoir voter non pour un projet mais par peur de ce qu'il va advenir suite à la guerre de l'opposition? Sur Telesur, en attendant les résultats, en pleine incertitude, une sociologue équatorienne a commencé à remettre en question les révolutions que nous sommes en train de faire sur le continent comme usées, devant être remises en question, ce qui me semble bien comme principe. Ce qui n'apparaissait d'aucune façon en écoutant ses arguments, c'est l'impossibilité de gouverner à laquelle sont soumises les gauches avec une campagne bien mieux orchestrée au niveau du continent et cette symphonie, nous savons qui la dirige, les maîtres du Nord.

Il semblerait que c'est que les gouvernements de gauche sont ankylosés, que soi-disant, ils doivent envisager de nouveaux défis et une viabilité économique. Je n'exclue pas les erreurs ni les plans ajournés ni la nécessité de chercher de nouvelles voies mais l'essence du problème n'est pas les défauts de la gauche mais que les droites - nationales et globales - qui ont fermé le siège, ce qui ne permet d'avancer dans les projets et oblige à consacrer la majeure partie de son temps à éteindre les feux qu'elles imposent par leur alliance avec les Etats-Unis , acceptent les règles du jeu.

Rusia today dénonçait le budget de 18 millions de dollars de financement des Etats-Unis pour la guerre contre le Venezuela, dont 3 millions spécifiquement pour les élections, avec le sabotage économique et la guerre médiatique et nous, nous appelons l'effet de tout cela "démocratie"...

source en espagnol:

https://lapupilainsomne.wordpress.com/2015/12/07/venezuela-nosotros-y-la-democracia-por-fidel-diaz-castro/

URL de cet article:

http://cubasifranceprovence.over-blog.com/2015/12/venezuela-le-venezuela-nous-et-la-democratie.html