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Venezuela: Macri et les raisons de sa croisade anti-bolivarienne
traduction Françoise Lopez
Gerardo Szalkowicz/Resumen Latinoamericano/Marcha, 1° décembre 2015 – La capitale paraguayenne deviendra le théâtre d'opérations dans lesquelles Mauricio Macri déploie sa première artillerie dans l'arène internationale. Ce sera le 21 décembre, au XLIX Sommet des Chefs d'Etat du MERCOSUR quand - s'il fait ce qu'il dit - il proposera à ses homologues d'activer la clause démocratique pour suspendre le Venezuela de ce bloc.
Ce sera un début avec les fusibles de pointe qui le consacrera comme nouveau paladin des causes de l'empire et qui marquera l'ouverture d'un changement important dans la corrélation des forces dans la carte géopolitique régionale. Une pièce clef sur le jeu d'échec latino-américain, la façon dont l'Argentine commencera à jouer pour l'équipe de la "restauration conservatrice" qui souffrira la première baisse présidentielle du camp progressiste par la voie électorale depuis le changement d'époque du début du siècle en Amérique Latine.
Le Protocole d'Ushuaia sur l'Engagement Démocratique au MERCOSUR, signé en 1998, établit la possibilité de suspendre un pays de cet organisme quand il y a "une rupture de l'ordre constitutionnel" ou quand "l'ordre démocratique n'est pas pleinement en vigueur". Cette clause fut appliquée au Paraguay après le coup d'Etat parlementaire contre Fernando Lugo en juin 2012 et resta en vigueur jusqu'en juillet 2013.
La proposition de Macri dans le cas du Venezuela semble insensée. Nicolás Maduro a été élu en 2013 avec 50,61% des voix dans un pays qui a le record des élections (19 en 16 ans de révolution bolivarienne). Le Haut Représentatn Général du MERCOSUR lui-même, le Brésilien Florisvaldo Fier, a affirmé récemment: "Je crois que Macri doit s'informer un peu mieux parce que a clause démocratique s’applique quand il y a un coup d'Etat". Par ailleurs, le Venezuela vient d'être réélu membre du Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies.
L'argument sur la situation du leader d'opposition Leopoldo López - dont la femme, Lilian Tintori fut l'invitée d'honneur dans le bunker de Macri le jour du ballotage - manque de cohérence. López a été condamné à 13 ans de prison pour "des délits qui vont de l'instigation à la violence, de l'intimidation publique et des dommages à la propriété publique jusqu'à l'homicide volontaire qualifié exécuté pour des motifs utiles et ignobles". Pour avoir incité aux violences des premiers mois de 2014 lors desquelles furent assassinées 43 personnes. C'est à dire pour avoir fomenté un coup d'Etat.
Mais en plus de manquer d'un scénario solide, Macri aura un autre problème: au MERCOSUR, les décisions se prennent par consensus. S'il pourrait avoir une chance minime que son ami Horacio Cartes (le chef d'entreprises président néo-libéral du Paraguay) le seconde, il semble chimérique de penser que Tabaré Vázquez et Dilma Rousseff accompagnent son initiative anti-bolivarienne.
Qu'est-ce qui motive alors le président argentin à entreprendre cette croisade si grossière et indubitablement vouée à l'échec? Plus que l'efficacité de l'action, Macri cherche à envoyer un signal fort au Nord, au capital financier, aux organismes de crédit international, à l'establishment global. Avec cette carte de visite, le Berlusconi argentin tentera de mendier quelque petite faveur en échange de sa déclaration de mise à leur service. Et il n'aura aucune peine à occuper la place laissée vacante par Álvaro Uribe et à enfiler l'habit de principal péon des Etats-Unis dans la région pour faire le travail sale pour ce qui est son principal objectif depuis longtemps: renverser la Révolution Bolivarienne.
Source en espagnol:
http://www.resumenlatinoamericano.org/2015/12/01/macri-y-las-razones-de-su-cruzada-antibolivariana/
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